Indiscutable pilier de la défense de l'équipe de France, statut qu'il a justifié à nouveau lors de la récente rencontre amicale contre le Portugal, Raphaël Varane fait un peu figure d'anti-star dans un milieu du football où les coupes de cheveux risibles, les tatouages galopants ("Les goûts, ça change tellement", remarque-t-il pour justifier son absence d'intérêt en la matière) et la publicité facile seraient presque devenus la loi. Discret, appliqué, élégant et sympathique, le défenseur français du Real Madrid inspire confiance sans avoir besoin de trop en faire. Dans une interview accordée cette semaine au Journal du Dimanche sur le thème "Le jour où", il revient de bon coeur sur divers souvenirs marquants, des premières fois inoubliables et des moments privés qui le dévoilent sous un jour inattendu. Même pour ses proches.
Une fois lancé...
Raphaël Varane décide notamment, contre toute attente, d'évoquer son récent mariage. Le 20 juin 2015, le natif de Lille épousait au Touquet sa compagne Camille Tytgat, dans une ambiance "sympathique et familiale", sans mégastars du ballon rond dans le cortège, à la villa Haec Otia. Il raconte : "Beaucoup de joie, bien sûr, mais se retrouver à la mairie et à l'église m'a plus stressé que de jouer devant 80 000 personnes. Ça s'est su dans la presse [le quotidien régional La Voix du Nord s'est notamment intéressé à l'événement, NDLR] alors que je voulais éviter le côté people et juste être avec nos proches. On était 130. Finalement, les gens autour étaient très heureux de nous voir. Après, j'ai dansé toute la nuit. Ma famille a halluciné, elle ne m'avait jamais vu comme ça. Je ne suis pas mauvais danseur, simplement timide. Mais une fois lancé, difficile de m'arrêter ! Il y avait beaucoup de musique antillaise [son père est martiniquais, NDLR]. Moi, j'écoute tout ce qui bouge : hip-hop, reggae, ragga, etc. Je me suis mis au reggaeton car il y en a énormément dans le vestiaire à Madrid. Dans celui des Bleus, je laisse les autres passer la musique mais si ce n'est pas bon, je n'hésite pas à mettre autre chose..."
Fan de musique, Varane est depuis cet été, nous apprend Le Journal du Dimanche, égérie du groupe américain Harman, référence dans les équipements audio haut de gamme, avec lequel il a signé "un contrat international de longue durée". Une première campagne publicitaire doit être prochainement tournée.
Dans le reste de son entretien avec le JDD, Raphaël Varane revient notamment sur ses débuts au centre de formation du RC Lens lorsqu'il avait 10 ans et son parcours "idyllique" à partir du moment où il a rejoint les pros. "Si je n'avais pas été footballeur, j'aurais bien aimé être kiné", note celui qui dit aimer "comprendre ce que [s]on corps ressent". Il aborde le sujet de son premier salaire (300 euros), à 15 ans, les conseils de sa maman pour qu'il épargne, l'achat de son premier jean de marque, de sa première belle voiture (une Mercedes C 63 AMG) - ni "une folie", ni "un coup de tête". Se remémore ("j'avais des frissons partout") son premier capitanat, à 18 ans en mai 2011 au RC Lens dans des conditions délicates (le club était condamné à la relégation), ou comment, le même mois, il a demandé à Zinedine Zidane, qui voulait le convaincre de signer au Real, de rappeler plus tard pour cause de révisions du bac ! "C'est mon insouciance qui me fait réagir ainsi. Ça a fait ma force : il fallait être insouciant pour vivre autant de choses aussi jeune", plaide-t-il. Pas de souci à se faire pour l'avenir non plus.