Raquel Garrido et Alexis Corbière, tous les deux députés Insoumis de Seine-Saint-Denis, "vivent et font de la politique ensemble depuis vingt-cinq ans", explique Libération, qui est allé à la rencontre du couple pour son nouveau numéro paru ce jeudi 23 février dans les kiosques. Deux amoureux qui se sont construits ensemble politiquement, à une époque où leur courant politique avait le vent en poupe. "C'était les grandes années de la gauche", s'est notamment souvenu le député PS (Parti socialiste, ndlr) Jérôme Guedj pour le quotidien, lui qui les connaît depuis désormais 30 ans.
Il se souvient que "Raquel était déjà très vivante", tandis qu'Alexis était "plus posé" et "moins foutraque". Leur relation est basée sur le respect. Et si nous vivons une époque où la femme peut davantage s'émanciper de l'homme qu'avant, Raquel Garrido explique que personne n'est au-dessus de l'autre dans son couple : "Ça a longtemps été l'homme qui cache la femme, maintenant c'est parfois l'inverse, nous, ce n'est ni l'un ni l'autre". Le rapport de force est donc identique entre les deux tourtereaux, ce qui leur permet notamment d'être en symbiose.
Ça a pu être conflictuel
En revanche, comme l'a évoqué Jérôme Guedj, chacun a son petit caractère, ce qui laisse place parfois à certains désaccords. "Il est fédérateur, je suis plus solitaire politiquement, j'ai toujours été très incluse grâce à lui. J'ai une audace qu'il n'a pas, mais cela créé des problèmes. Parfois, dans un premier temps, je me dis que c'est un lâche, donc cela m'énerve, puis je me dis qu'il avait raison", a estimé la députée, avant que son homme ne lui réponde : "Raquel a une forme d'outrecuidance que je n'ai pas. Ça a pu être conflictuel, à des moments où elle me poussait, où je t'ai déçue". Mais ils ont entre eux "un pacte de solidarité", ce qui leur permet de rester soudés coûte que coûte, y compris quand ils ne sont pas épargnés par les critiques, parfois très vives. À noter que c'est grâce à Jean-Luc Mélenchon qu'ils ont commencé leur vie politique, puisque c'est avec lui qu'ils ont quitté le PS en 2008 pour fonder le PG (Partie de gauche, ndlr).