Pour la première fois depuis 1945, le Royaume-Uni connaît un gouvernement de coalition. A situation politique exceptionnelle, agenda exceptionnel.
Et c'est donc avec plusieurs mois d'avance que la reine Elizabeth II d'Angleterre a mené un protocole immémorial en célébrant mardi la réouverture du Parlement, en grande tenue d'apparat, au Palais de Westminster, dans la Chambre des Lords - un événement qui prend traditionnellement place sur le calendrier à la fin de l'automne.
Le 6 mai dernier, la souveraine décidait la dissolution du Parlement, exécutant la demande de son Premier ministre Gordon Brown. Dans les heures qui suivent, les urnes, concernant ce renouvellement impromptu des 650 MPs de la chambre basse - House of Commons ou Chambre des communes - du Parlement, ne livrent aucune majorité : une situation inédite depuis plus de trois décennies.
Après de longues tractations dans ce ménage à trois - le Parti Conservateur était arrivé en tête, devant les Travaillistes et les Démocrates-Libéraux -, une entente se dessine, et la démission présentée par Gordon Brown le 11 mai permet l'arrivée au poste de Premier ministre de David Cameron, constituant une alliance avec les LibDems.
Autant dire que, si le protocole n'a pas été bousculé, l'occasion était spéciale. Et la reine, durant les 10 minutes de son traditionnel "discours du trône" prononcé devant les deux chambres réunies (à découvrir en vidéo dans notre galerie), d'évoquer le nouveau gouvernement, insistant sur les priorités que sont la réduction de la dette (220 millards d'euros) et la restauration de la croissance.
Pour le reste, du grand classique : arrivée en carrosse tracté par un attelage, couronne incrustée de près de 3 000 pierres précieuses, haie d'honneur, sonnez trompettes et tirez canon...
G.J.