On pensait l'affaire terminée avec la suspension de 120 jours d'Olivier Missoup, infligée par la Ligue national de rugby, et les trois mois d'interdiction de stade du tribunal correctionnel de Montpellier... Il n'en est rien.
Rémy Martin, impliqué dans une bagarre avec le troisième ligne aile du Racing Club de Toulon contre qui il avait porté plainte, s'en prend désormais au boss du RCT, Mourad Boudjellal. Le joueur de Montpellier a en effet décidé de porter plainte pour diffamation, arguant du fait que le président du RCT n'avait eu de cesse de l'insulter depuis la bagarre qui avait eu lieu entre les deux joueurs le 30 septembre dernier.
"Mourad Boudjellal n'a eu de cesse pendant plus d'un mois de m'insulter à travers de multiples déclarations plus crétines les unes que les autres. Cela semble être son moyen favori de communication mais dans ce cas-là, il faut l'assumer. (...) M. Boudjellal doit savoir que, dans la vie comme dans le rugby, il y a des règles à respecter et des limites à ne pas franchir," s'est ainsi justifié Rémy Martin, qui met en cause des propos injurieux tenus à son encontre par le président toulonnais qui l'aurait ainsi traité de "raciste, de vieille dame, de femme battue mais aussi d'homme violent et dangereux ayant un pedigree de notoriété publique puis quelques jours plus tard, il s'est même demandé si on ne [l]'avait pas violé."
Bien évidemment, Mourad Boudjellal n'a pas tardé à réagir aux accusations en répondant sur le site internet de L'Équipe : "Je n'ai jamais traité Rémy Martin de raciste, nous a confié le président du XV de la Rade. J'ai même fait un communiqué sur le site officiel du club pour dire qu'il ne l'était pas. J'ai eu des propos sur son attitude en tant que joueur de rugby. Pas sur sa vie privée." Cependant, le sulfureux président du club de la Rade continue de mettre en cause le passé violent de l'ancien joueur du Stade Français. "Quand je dis qu'il a un pedigree, il suffit de demander l'avis de Jean-Baptiste Elissalde lorsqu'il lui a marché sur les reins et qu'il prend quarante jours de suspension. Regardez le nombre de cartons jaunes qu'il a pris dans sa carrière, je ne l'invente pas. Demandez à Paul Goze qui s'interrogeait après un Perpignan-Bayonne pourquoi Rémy Martin n'était pas cité après avoir mis huit coups de poing. Ce n'est pas le pedigree d'un enfant de choeur," explique-t-il ainsi, se réservant le droit de contre-attaquer et de poursuivre en justice Rémy Martin : "Je pense qu'il est dans une procédure totalement abusive. C'est un dossier dans lequel je me sens tout à fait serein. Il m'a suffi de voir quelques vidéos sur internet. Vous tapez Rémy Martin, avec juste un 'V' derrière, et google vous propose automatiquement violent (rire). C'est là-dessus que je me base. Il n'est plus dans l'actualité du rugby. Il nuit à mon image. J'ai confié ce dossier à mes avocats. Il me fait passer pour quelqu'un de diffamant. J'ai parfois des propos qui peuvent choquer ceux qui ont un vocabulaire de moins de 200 mots. L'humour, c'est aussi une forme d'intelligence. Il semblerait qu'il n'en a pas. Il y a beaucoup de second degré dans ce que je dis."
Désormais, c'est au tribunal correctionnel de Paris de trancher dans cette affaire. Et autant dire que le match retour entre Toulon et Montpellier prévu le premier weekend de mars risque d'être tendu du côté de la Rade...