Lundi 28 mars, LCI diffusait une interview de Richard Bohringer par Audrey Crespo-Mara. La chérie de Thierry Ardisson s'était rendue à Montmartre, au théâtre de l'Atelier, où le "survivant" joue Traîne pas trop sous la pluie. Sur scène, il excelle et prend un plaisir non feint. En coulisses, il s'épanche à nouveau sur sa maladie et confie apprécier plus "l'instant" qu'avant.
En pleine rémission de son cancer du système nerveux, Richard Bohringer s'épanche sur sa guérison, loin d'être acquise. "La rémission, c'est un truc terrible. Tous les trois mois, on vérifie si vous avez encore trois mois", lâche-t-il, cash. Conséquence, l'acteur veille "à ne pas s'engager trop loin" et "fait gaffe à son boulot", tout en ayant la capacité de "se rapprocher de l'essentiel", le seul avantage à ce quotidien.
"Quand on est malade, on a vraiment l'impression que tout se démine, assure le comédien âgé de 74 ans. On peut se mettre à penser, au fond de son lit d'hôpital, à ce à quoi on va vraiment ressembler au bout du compte, ce qu'on va être, qui on va attirer, qu'est-ce qu'on va devenir..." Face à Audrey Crespo-Mara, visiblement ému, il avoue son "combat contre des fantômes cyniques" : "Et je suis faible avec les mots là. C'est un drôle de truc. C'est une vraie saloperie parce que vous êtes suspendus à quelque chose que ne pouvez pas contrôler."
Face à la caméra, Richard Bohringer ne manque pas de saluer la patience de ses proches. "Ma femme a passé beaucoup de nuits blanches. Les enfants aussi. Un truc comme ça, c'est foudroyant, c'est... Ils ont beaucoup souffert", avoue-t-il en concluant sur une jolie note pleine de poésie, en affirmant que depuis le cancer "les petites choses deviennent des grandes choses", et "c'est ça l'instant".