Nouveau rebondissement dans l'affaire mêlant Ryan Lochte et ses trois camarades de natation, Gunnar Bentz, Jack Conger et James Feigen.
Alors qu'il venait de remporter la médaille du relai 4 x 200 m nage libre aux Jeux olympiques, le sportif de 32 ans avait admis le week-end dernier avoir été agressé à l'arme à feu. Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 14 août : Ryan Lochte et ses collègues étaient de retour d'une fête au Club France lorsque leur taxi a été stoppé par de faux policiers. Au micro de la chaîne NBC, le champion olympique avait alors relaté cette agression en détail. "On nous a arrêtés lorsque nous étions dans le taxi et ces mecs sont arrivés avec un badge, un badge de police, sans lumière, sans rien, juste avec un badge et ils nous ont arrêtés. Ils ont sorti leurs armes, ils ont dit aux autres nageurs de s'étendre sur le sol, ce qu'ils ont fait. J'ai refusé car je me disais que je n'avais rien fait de mal, donc je ne me suis pas mis au sol. Puis le type a sorti son arme, l'a enclenchée, l'a braquée sur mon front et a dit 'baisse-toi'. J'ai levé les mains, je me disais 'peu importe'. Il a pris notre argent, mon portefeuille. Il a laissé mon téléphone, mon accréditation [pour les JO]", a-t-il expliqué.
Démentie dans un premier temps par le Comité international olympiques (CIO), cette agression avait finalement été confirmée par un porte-parole du Comité olympique des États-Unis (USOC) quelques heures plus tard. "Ils ont quitté le Club France dimanche à l'aube à bord d'un taxi en direction du Village olympique. Ils ont été stoppés par des individus armés se faisant passer pour des officiers de police qui leur ont demandé de leur remettre de l'argent et d'autres effets personnels", a déclaré le porte-parole américain dans un bref communiqué. "Les quatre athlètes sont sains et saufs et collaborent avec les autorités", a-t-il précisé.
Aujourd'hui cependant, la police brésilienne pense que cette agression n'a pas eu lieu et qu'il s'agit d'un coup monté. Une juge aurait en effet relevé des "incohérences" dans le témoignage des quatre nageurs. Auprès des médias, la magistrate a déclaré qu'elle avait décelé des propos contradictoires, comme par exemple sur le nombre d'assaillants. "Il est à noter que les victimes sont rentrées physiquement et mentalement en pleine forme, au point de plaisanter entre elles", souligne la juge qui se base sur des images enregistrées par les caméras de sécurité à leur retour au Village olympique, où résident les athlètes, ajoute l'AFP.
Mercredi, Gunnar Bentz et Jack Conger ont ainsi été débarqués de l'avion à l'aéroport de Rio, alors qu'ils tentaient de rentrer aux États-Unis. Interpellés, ils ont été interrogés de longues heures avant d'être emmenés à leur hôtel. Selon TMZ, ils seront de nouveau entendus jeudi avec James Feigen, qui était toujours présent à Rio au moment de l'arrestation de ses camarades. De son côté, Ryan Lochte est rentré en Caroline du Nord mardi, bien avant que la justice ne donne l'ordre de confisquer les passeports des nageurs afin de les empêcher de quitter le territoire pour les interroger plus longuement.
À Washington, le département d'État a invoqué la stricte législation américaine sur la protection de la vie privée pour ne pas s'étendre sur cette affaire. Le porte-parole Mark Toner a toutefois souligné que les États-Unis "encourageaient toutes les parties à coopérer avec les autorités brésiliennes chargées de faire appliquer la loi dans leur enquête sur cet incident".
S.L.