Saad Lamjarred, mis en examen mardi 28 août 2018 pour viol, après la plainte d'une jeune femme de 29 ans vivant dans les alentours de Saint-Tropez, a donc été libéré sous caution en fin de journée et placé sous contrôle judiciaire, relate Le Parisien.
Il peut arriver qu'il trouve les charges trop faibles
"Après deux jours de garde à vue et à l'issue d'un long interrogatoire mardi après-midi devant le juge d'instruction, le chanteur marocain a été reçu par un juge des libertés et de la détention (JLD) qui a décidé, après avoir étudié le dossier, de lui rendre sa liberté", racontent nos confrères. Le quotidien précise toutefois que le chanteur de 33 ans a désormais l'interdiction de quitter le territoire français et celle d'entrer en contact avec la plaignante. L'artiste a également versé une caution de 150 000 euros. Alors qu'il s'agit tout de même là de la quatrième plainte pour des faits similaires contre Saad Lamjarred – trois en France et une aux États-Unis, mais les poursuites ont été abandonnées après un accord –, comment est-il parvenu à obtenir sa libération ? Le JLD examine les charges, les preuves et éventuellement les aveux avant de se décider. "Il peut arriver qu'il trouve les charges trop faibles et préfère placer sous contrôle judiciaire", a expliqué au site Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature.
Saad Lamjarred, cette fois accusé par une femme d'une agression sexuelle dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 août dans un hôtel de luxe de Saint-Tropez après avoir passé la soirée dans deux clubs, est déjà sous le coup d'autres mises en examen : une première pour "viol" après une enquête ouverte en 2017 à la suite de la plainte d'une jeune Franco-Marocaine affirmant que le chanteur l'avait abusée et frappée, à Casablanca en 2015, et une seconde pour "viol aggravé" et "violences volontaires aggravées" contre Laura Prioul, qui a déposé plainte en 2016. Dans cette dernière affaire, il avait passé cinq mois en détention avant d'obtenir de la cour d'appel de Paris sa libération sous bracelet électronique – on lui a accordé depuis de pouvoir le retirer et il a ainsi voyagé au Maroc – et contrôle judiciaire.
Combien faudra-t-il de victimes pour qu'il reste derrière les barreaux ?
En partant prendre du bon temps dans le Sud de la France, Saad Lamjarred n'imaginait sans doute pas qu'il serait à quelques kilomètres de sa victime supposée Laura Prioul. En effet, la jeune femme a révélé à Var-Martin – après une interview à RTL dans laquelle elle faisait part de sa colère – qu'elle avait trouvé un travail comme saisonnière dans le Sud. "Je connais une personne qui avait cru le reconnaître à Saint-Tropez, mais je pensais qu'il ne pouvait pas y être à cause de son contrôle judiciaire", a-t-elle raconté. Et d'ajouter, très en colère : "La justice ne nous met au courant de rien, on n'est aidé nulle part. Lui paie une caution de 150 000 euros pour éviter la détention quand moi j'essaie de bosser pour payer mes frais d'avocat. Je trouve ça inconcevable, combien faudra-t-il de victimes pour qu'il soit derrière les barreaux ?"
Saad Lamjarred, défendu par Éric Dupond-Moretti ainsi que par Jean-Marc Fedida et dont les onéreux frais d'avocats sont généreusement payés par le roi du Maroc Mohammed VI, "conteste vigoureusement les faits et ne reconnaît aucune espèce de violence".
Le chanteur reste innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de ces affaires.
Thomas Montet