Face à toute occasion en or, sur la pelouse comme à la ville, il ne faut pas se rater. Samir Nasri, à qui le sélectionneur Didier Deschamps vient d'offrir une possibilité inespérée de rédemption, semble l'avoir bien compris : l'ex-banni des Bleus, rappelé en équipe nationale, prépare le terrain en faisant son mea culpa.
Après avoir fait acte de contrition dans la presse internationale, exprimant récemment ses regrets dans les colonnes du Times, le milieu de terrain de Manchester City, rappelé jeudi en équipe de France pour la prochaine tournée sud-américaine (Uruguay le 5 juin à Montevideo, Brésil le 9 juin à Porto Alegre), réitère devant ses compatriotes, qui ont pu l'écouter dimanche matin dans un entretien accordé à Téléfoot.
"J'ai été stupide", se flagelle Nasri sous la pression de Christian Jeanpierre, en référence aux incidents de comportement qui l'ont privé de la tunique bleue pendant un an. L'équipe de France et le joueur s'étaient quittés en mauvais termes le 23 juin 2012, au soir de l'élimination à l'Euro : s'il avait échappé deux ans plus tôt au fiasco du Mondial en Afrique du Sud, non retenu par Raymond Domenech, Samir Nasri s'y offrait lui-même son scandale. Lors du match inaugural des Tricolores face à l'Angleterre, il célébrait son but en insultant la presse française ; puis, après la défaite synonyme d'élimination contre l'Espagne, il perd son sang-froid et s'en prend à un journaliste. Ce qui lui vaut un passage devant la commission de discipline de la Fédération, une suspension de trois matchs, et une mise à l'écart durable de la sélection nationale.
Rouage potentiellement important de cette génération bleue-là, Samir Nasri, qui confie avoir vécu une période "très, très dure" (marquée par le deuil de deux proches), affirme avoir conscience de ses torts, y compris celui d'avoir mis si longtemps à les reconnaître : "J'ai été stupide d'avoir réagi à une provocation d'un journaliste et d'avoir été trop loin dans mes mots. Et surtout, ma plus grosse erreur c'est d'avoir attendu huit mois pour m'excuser et faire mon mea culpa (...) Le fait d'avoir fait mon mea culpa c'est un poids en moins et comme par hasard, depuis je me sens beaucoup mieux sur le terrain. C'était une réaction stupide mais c'est comme ça qu'on grandit, qu'on mûrit."
Et même quand Christian Jeanpierre appuie là où ça fait mal, osant lui dire qu'il a auprès des Français l'image d'un "petit con", le Citizen ne perd pas son sang-froid.
Des paroles sages, qu'on espère voir confirmées en actes. A bon entendeur...