Sandrine Bonnaire est une battante. A 55 ans, la vie lui en a fait voir de toutes les couleurs, notamment dans sa vie privée. Si elle est la plus heureuse des femmes dans les bras d'Erik Truffaz, trompettiste de jazz qu'elle a rencontré en 2018, elle n'a pas toujours vu la vie en rose en amour. Il y a une vingtaine d'années, la comédienne vivait une histoire qui ne lui a pas laissé que des bons souvenirs. Ces souvenirs, elle en porte d'ailleurs encore les traces puisque son compagnon de l'époque la frappait.
Invitée dans l'émission de Judith Beller sur les ondes de Sud Radio ce lundi 13 mars, Sandrine Bonnaire est revenue sur ce bourreau qui l'a envoyée à l'hôpital. Condamné par la justice à une peine dérisoire à l'époque, l'actrice est persuadée qu'il aurait été bien plus sévèrement jugé de nos jours : "On en parle beaucoup, ce qui n'était pas le cas à l'époque. Moi quand j'ai été agressée, c'était il y a 20 ans. Cette personne a pris deux ans de sursis seulement. (...) Je pense qu'aujourd'hui cette personne aurait pris beaucoup plus cher."
Deux ans de sursis et une amende, ce n'est effectivement rien comparé aux blessures et aux séquelles à vie que gardera Sandrine Bonnaire de cet épisode douloureux : "Il m'a fracassé la mâchoire, il m'a cassé 8 dents et j'ai tous les os du visage qui sont cassés. (...) Deux ans de sursis c'est rien. Je continue à vivre avec cette douleur parce que ce n'est pas réparable à l'intérieur. J'ai même fait des radios il n'y a pas longtemps. Le radiologue m'a dit 'Oh la la mais qu'est-ce qui vous est arrivé, c'est récent ?' Non, non, ça fait 20 ans. Pour vous dire à quel point c'est totalement cassé à l'intérieur."
Sandrine Bonnaire n'a pas avoué tout de suite qu'elle avait été victime de violences conjugales. Si elle évoquait une agression survenue en 2000 pendant le tournage du film C'est la vie de Jacques Dutronc, la réalité était tout autre mais le public ne l'a su qu'en 2019, avec la sortie du livre A l'amour, à la vie, recueil de témoignages signé Catherine Ceylac. L'auteur de cette agression, qui a valu une lourde opération chirurgicale, la pose de plaques en titane, de longs mois de rééducation à Sandrine Bonnaire, n'était autre que son compagnon de l'époque avec lequel elle était sur le point de se séparer. "Je continue à vivre avec cette histoire, que je le veuille ou non. Je n'ai plus d'affect pour cette personne. Mais ce qui est terrible, c'est le traumatisme que ça laisse sur le physique, indiquait-elle sur le plateau de C à Vous en novembre 2019. C'est-à-dire que c'est dans ma chair. Et si j'essaie d'oublier cet homme, il y a encore des moments où mon corps me le rappelle. J'ai des rigidités dans le visage. [...] Les deux plaques de titane, ça rigidifie la bouche. Dès qu'il y a du vent, de la pluie, en avion, par exemple, j'ai mal." Une douleur qu'elle aura donc à vie...