Le 28 février 2020, Sandrine Kiberlain a accompli une mission périlleuse, celle de présider la 45e cérémonie des César à la salle Pleyel, à Paris. En acceptant cette fonction, jamais l'actrice de 52 ans n'aurait prédit un tel scénario catastrophe. Le climat était extrêmement tendu avec la démission collective de la direction de l'Académie des César quelques jours auparavant et les 12 nominations du film J'accuse de Roman Polanski, alors que le réalisateur est accusé d'agressions sexuelles et de viols par douze femmes. Jamais elle n'aurait imaginé que l'époux d'Emmanuelle Seigner obtiendrait le César du meilleur réalisateur, et pourtant. Cette soirée du 28 février, Sandrine Kiberlain ne l'a pas oubliée et la raconte aujourd'hui à Vanity Fair, dans le numéro de juin-juillet, dont elle fait la couverture.
Bien avant de monter sur la scène de la salle Pleyel, l'ex-femme de Vincent Lindon savait que cette 45e édition ne serait pas comme les autres et que sa mission serait alors simplement de faire de son mieux. "Durant la semaine qui a précédé la cérémonie, il y avait une mauvaise nouvelle par jour, confie-t-elle à Vanity Fair. Je pensais : 'Ah, j'ai bien fait d'accepter. C'est l'année idéale. J'ai eu du flair !'"
Pour Sandrine Kiberlain, cette soirée des César a littéralement ressemblé "à un bateau qui sombre"."J'ai vu la soirée partir en catastrophe", avoue-t-elle. Son plus grand moment de solitude et de désarroi est intervenu lorsque Roman Polanski a décroché le César du meilleur réalisateur avec J'accuse. "Tout me semblait irréel : quand on a entendu 'Polanski, meilleur réalisateur', on ne s'y attendait pas. Ensuite, on me dit : 'Florence Foresti refuse de remonter sur scène. Elle est enfermée dans sa loge. Tu dois clore la soirée... J'ai répondu : 'Mais ça va pas, la tête ?' Et puis, bon, c'est vrai, il fallait clore cette foutue soirée, alors j'y suis allée. Il fallait bien que quelqu'un le fasse", raconte Sandrine Kiberlain.
Lors de son discours d'ouverture, glamour dans sa longue robe noire, la présidente avait bien failli craquer. "J'ai mis un temps fou à trouver les mots justes pour ce soir, avait-elle notamment déclaré, se laissant peu à peu submergés par l'émotion. Je suis extrêmement heureuse, extrêmement touchée d'être la présidente de cette très particulière 45e cérémonie des César. La dernière d'une époque et la première du début d'une autre."
Assurément, cette 45e cérémonie des César a marqué un tournant dans le cinéma français...
L'intégralité de l'interview de Sandrine Kiberlain est à retrouver dans le numéro de juin-juillet 2020 du magazine Vanity Fair.