Après la déroute des primaires et l'humiliation des législatives qu'elle a qualifiées de double blessure - à la fois politique et personnelle -, Ségolène Royal s'offre une rentrée sur les chapeaux de roues, mais pas sans accroc. Le dernier en date, ce sont ses confidences à Michèle Cotta consignées dans un ouvrage intitulé Le Rose et le Gris (chez Fayard) où l'on découvre ce que pense réellement Ségolène de Valérie Trierweiler : "Il lui sera impossible de m'effacer, moi et mes enfants", dit-elle. Et au regard de ses prochains engagements, difficile en effet d'oublier la présidente du Poitou-Charentes.
Le complexe de Rebecca
L'Express signe cette semaine un grand dossier sur François Hollande et "ces femmes qui lui gâchent la vie". Une page est consacrée à quelques passages du livre de Michèle Cotta, Le Rose et le Gris, dans lequel la journaliste distille quelques confidences que lui a faites Ségolène Royal à propos de Valérie Trierweiler au moment de l'affaire du tweet : "Je pense, oui, qu'elle le complexe de Rebecca [l'héroïne tragique du roman de Daphne du Maurier, porté à l'écran par Alfred Hitchcock, NDLR] : elle veut faire oublier que François et moi avons été un couple, et même un couple mythique ; il lui sera impossible de m'effacer moi et mes enfants." Sur Twitter, Ségolène Royal s'est indignée de voir son analogie littéraire ainsi dévoilée : "Comment Michèle Cotta peut s'autoriser 'des confidences' de ma part, contre notre accord. Je le lui ai dit au téléphone. Elle s'est excusée." Ce qui prouve quand même que ces paroles ont été prononcées... ah, le "off" et pas le "off" dans notre beau métier de journaliste ! Reste que depuis quelques semaines, difficile en effet d'effacer Ségolène Royal...
Au palais...
Depuis le 24e Congrès de l'Internationale socialiste où elle est élue, avec 74 votes (sur 81), vice-présidente de l'organisation, Ségolène Royal occupe le terrain. Quelques jours plus tard, elle bouleversait quelque peu le déjeuner à l'Élysée auquel François Hollande avait convié tous les présidents de région. Forcément, les journalistes n'attendaient qu'elle et Ségolène Royal a su habilement en profiter, se laissant même aller à quelque nostalgie : "C'est un lieu que je connais bien puisque j'y ai travaillé pendant sept ans avec François Mitterrand, dont une partie avec François Hollande. Nous étions tous les deux..." François Mitterrand, justement, il en sera question très bientôt. Le 16 octobre, une réception sera donnée à l'Élysée en l'honneur des ses anciens collaborateurs. En tant que nouveau visage remarqué des années Mitterrand, Ségolène Royal ne manquera pas ce rendez-vous, comme elle n'a pas hésité lundi à accepté en personne le prix spécial du club Humour et Politique du Press club.
... des rendez-vous manqués !
Ce qui n'empêche pas quelques loupés. En premier lieu, ce chassé-croisé ridicule de Ségolène Royal et François Hollande dans les locaux de l'ONU à New York fin septembre. L'intéressée ne décolère pas : "Il était d'accord pour que qu'on se voie hors caméras. Si certains conseillers faisaient moins de zèle, on se rendrait compte que nos relations se sont banalisées, confie Ségolène Royal à L'Express. On a désormais des rencontres régulières." Ségolène n'oublie jamais de rappeler les liens étroits qu'elle entretient avec le père de ses quatre enfants. Jamais !
Nouveau raté, son absence de la délégation officielle qui se rend ce 12 octobre au Sommet mondial de la francophonie, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Sommet auquel Valérie Trierweiler assiste aux côtés du président. Le hic, relevé par L'Express, c'est qu'en tant que présidente de l'Association internationale des régions francophones, Ségolène Royal a déjà précédemment participé à ce sommet. Explication gênée de Royal : "Je n'ai rien demandé. Je vais là où cela s'impose du fait de mes responsabilités."
Qu'il en aille de cette rentrée pimpante et calculée comme des ratés de ce come-back inespéré, Ségolène Royal occupe le terrain en position de force. Que dire de son impopulaire rivale qui prend le pli policé qu'imposent ses habits de première dame (mea culpa, engagement associatif, renoncement). Carla Bruni-Sarkozy connaît bien. Le Nouvel Observateur écrit cette semaine : "Mme Sarkozy 'ne veut plus entendre parler de tout ça'. Tout ça, c'est la politique et la presse. (...) Ces médias qui n'ont même pas compris qu'elle a préféré passer pour une cruche, (...) plutôt que de dire le mot de trop..." Ou le tweet de trop !