Le 29 novembre dernier, le guitariste Serge Teyssot-Gay annonçait dans un communiqué laconique son départ du groupe Noir Désir. Devant le fait accompli, ses anciens camarades, par la voix de Denis Barthe, déclare le lendemain la fin du groupe... une page de l'histoire du rock français se tourne.
Serge Teyssot-Gay revient aujourd'hui avec les rappeurs Casey et B. James pour Les Contes du chaos, deuxième album de leur groupe expérimental Zone Libre. Le disque sort cette semaine et le trio a répondu aux questions du Parisien. La fin de Noir Désir est évidemment évoquée : "Je suis soulagé. J'ai pris cette décision car je n'avais pas d'autre choix, explique le guitariste. J'étais dans l'illusion depuis des années que Noir Désir pouvait continuer. Mais je n'ai pas envie de laver le linge sale de Noir Désir en public, ce n'est pas le genre de la maison."
Il y a pourtant des tas de questions que l'on aimerait lui poser et notamment sur le choix des mots employés dans son communiqué où il évoquait des "désaccords émotionnels, humains et musicaux et artistiques avec Bertrand Cantat, ajoutés au sentiment d'indécence qui caractérises la situation du groupe depuis plusieurs années." Denis Barthe, qui s'exprimait en son nom, celui de Cantat et Jean-Paul Roy ne pouvait être d'accord avec cette déclaration, précisait alors : "Au lendemain du drame [la mort de Marie Trintignant sous les coups de Cantat, à Vilnius, en 2003, ndr], on s'est attaché à avoir une position mesurée, une position de réserve, on n'a jamais donné libre cours aux ragots ni aux commentaires déplacés. On s'est attaché justement à ce que Noir Désir n'ait jamais une position indécente."
Dans Le Parisien, Serge Teyssot-Gay campe sur ses positions - "Oui les termes étaient durs. Mais ce communiqué, je l'ai fait pour deux personnes : moi et Bertrand. Il a fallu que je le fasse pour qu'il puisse m'entendre. Tu ne prends pas une telle décision à la légère" - sans toutefois s'expliquer - "Cela ne regarde personne. Je n'ai pas envie de commencer à donner des débuts d'explications vaseuses."
Ces derniers mois ont donc été consacrés à Zone Libre, son autre groupe, une bouffée d'oxygène et un coup de poing dans la production rap hexagonale : "Des projets parallèles à Noir Désir, j'en toujours eu, confie Teyssot-Gay. Je ne fais que mon métier de musicien. J'ai besoin des autres, loin des histories de bête de foire dans lesquelles j'ai été impliqué."
Serge Teyssot-Gay publie le nouvel album de Zone Libre sur son nouveau label, Intervalle Triton, et annonce sur son site officiel de nombreux projets à venir. Pour l'heure, place au live. Le trio entre rap et rock expérimental se produira le 30 mars au Casino de Paris et en tournée dans toute la France.