Le dérapage homophobe de Lefa, leader du groupe Sexion d'Assaut, continue de faire débat. Malgré les excuses présentées par le rappeur et par son collectif, la polémique gronde jusqu'au Conseil de Paris.
D'après Le Parisien, Ian Brossat, le président du groupe PCF au Conseil, a demandé, jeudi, l'annulation des concerts de Sexion d'Assaut dans la capitale. Le groupe, révélation rap de l'année avec l'album L'Ecole des points vitaux, devait se produire le 5 novembre au Zénith et le 3 mai 2011 à Bercy.
Dans un communiqué, Ian Brossat écrit : "Le groupe de rap Sexion d'Assaut a récemment tenu dans la presse des propos violemment homophobes. Aujourd'hui, le groupe tente de minimiser ses propos, pourtant répétés depuis longtemps dans ses chansons. Il serait scandaleux qu'une salle parisienne serve de caisse de résonance à ces appels à la violence et au meurtre."
Du côté d'Angers, la salle du Chabada, qui doit accueillir le groupe le 13 octobre, envisage d'annuler purement et simplement le concert.
NRJ vient de mettre un terme à leur partenariat avec Sexion d'Assaut. Quant à Skyrock, la première radio sur le rap décide de ne pas stigmatiser le groupe. Laurent Bouneau, directeur des programmes explique : "Si je devais sanctionner les artistes à chaque sortie de route, je n'aurais plus grand monde sur l'antenne... Et puis ils ont présenté des excuses, non ?" Mais Laurent Bouneau reconnaît s'être senti "trahi" par le groupe : "Sexion d'Assaut semblait apporter une telle fraîcheur dans le son hip-hop... Là, les masques sont tombés et on est choqués."
Sur Facebook, on continue de se mobiliser pour appeler au boycott dans un groupe dont le nombre de membres vient de doubler. Enfin, une pétition appelle le procureur du tribunal de grande instance de Paris 14e à lancer une procédure pour incitation à la haine homophobe.