Silvana Lima pousse un coup de gueule. Numéro 1 dans son pays, la surfeuse brésilienne de 31 ans a toutefois peiné à trouver un sponsor digne de ce nom. La raison ? Un physique pas assez avantageux selon les dires de la championne, qui vient de dénoncer les diktats de la beauté dans le sport durant un reportage tourné par la BBC.
Si elle peut désormais compter sur le soutien d'une marque, Silvana Lima ne décolère pas. Pour elle, le sport a toujours un problème avec les femmes, obligées d'avoir un physique de mannequin pour attirer les sponsors. "Je ne ressemble pas à un mannequin, je suis une surfeuse, une professionnelle", lâche-t-elle dans le reportage de la BBC avant de dénoncer : "Les marques de vêtements de surf, quand ça concerne les femmes, elles veulent des mannequins et des surfeurs. Donc si tu ne ressembles pas à un mannequin, tu finis sans sponsor, ce qui m'est arrivé. Tu es exclue, tu es jetable."
Résultat, malgré ses très bonnes performances pendant huit ans, Silvana Lima avait du mal à vivre de son sport. La surfeuse a même été obligée de trouver une autre activité plutôt insolite pour financer sa carrière : la création d'un élevage de bouledogues français. C'est grâce à cette activité qu'elle a pu par exemple se rendre en Nouvelle-Zélande en 2014 et gagner une épreuve. "Les hommes n'ont pas ces problèmes dans le surf", regrette la deuxième du World Tour 2008 et 2009, qui refuse d'adapter son image aux sponsors : "Je pourrais me refaire les seins, me teindre les cheveux et mettre des lentilles de contact bleues. Mais ce serait tellement bizarre... personne ne me reconnaîtrait. Ce ne serait pas moi."
Un témoignage qui concorde avec celui de Johanne Defay, star du surf tricolore. "On est toute la journée en maillot de bain, on nous juge aussi sur notre physique, on ne peut pas y couper", disait-elle en novembre dernier, évoquant également le diktat des réseaux sociaux et notamment d'Instagram. "J'ai mûri, je comprends davantage l'importance de me montrer, de parler de moi", confiait-elle. Une règle extra-sportive que certaines ne sont toutefois pas près d'accepter...