"Avoir de la chance" pourrait bien porter un nom en italien : Silvio Berlusconi. Condamné à sept ans de prison en 2013 pour abus de pouvoir et incitation à la prostitution de mineure dans la célèbre affaire du "Rubygate", l'ancien premier ministre italien vient d'être... acquitté en appel. Une décision inespérée rendue vendredi à Milan et qui a évidemment ravi et même "ému" Il Cavaliere, empêtré dans de multiples affaires judiciaires et actuellement en train de purger une peine pour fraude fiscale...
Après trois heures de délibération, les juges ont donc tranché. Prenant de court de nombreux observateurs italiens, ils sont estimé qu'ils n'avaient pas assez de preuves concernant l'abus de pouvoir et que les faits reprochés sur la prostitution ne constituaient pas un délit. Le tout à la grande joie du clan Berlusconi. "C'est un arrêt qui va au-delà de nos attentes les plus optimistes", a ainsi réagi l'un de ses avocats, Franco Coppi qui a expliqué que les juges avaient entendu la défense de l'ex-premier ministre, lequel affirmait ne pas connaître la fameuse Ruby, âgée de 17 ans au moment des faits.
Silvio Berlusconi (77 ans) n'a pas pu savourer la décision au tribunal. La raison ? Il est chaque vendredi matin à Cesano Boscone dans un centre de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer où il purge sous forme de travail d'intérêt général une peine d'un an de prison pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset. A sa sortie du centre, Il Cavaliere n'a pas fait de commentaire à la presse, saluant simplement ses fans à la fenêtre de sa voiture. C'est quelques instants plus tard qu'il a publié un communiqué. "Je suis profondément ému, a déclaré Silvio Berlusconi. Seuls ceux qui sont restés près de moi toutes ces années savent combien j'ai souffert de cette accusation injuste et scandaleuse".
Dans cette affaire du "Rubygate", Silvio Berlusconi avait été condamné en juin 2013 à sept ans de prison et une interdiction à vie de mandat public. Même s'il a toujours nié, il avait été reconnu coupable d'avoir versé de l'argent en échange de rapports intimes avec la jeune marocaine Karima El-Mahgroub dite "Ruby" qui a aujourd'hui refait sa vie et travaille comme serveuse à Milan. Il avait aussi été reconnu coupable d'avoir fait pression sur la préfecture de Milan afin qu'elle soit relâchée après un larcin, en affirmant qu'elle était la petite-fille du président égyptien Hosni Moubarak.
Récemment marié à la jeune Francesca, après un divorce très coûteux, Silvio Berlusconi n'est toutefois pas totalement sorti d'affaire. Le parquet peut en effet décider de se pourvoir en cassation, une procédure qui prendra plusieurs mois. Il est également encore accusé de corruption de sénateur, ainsi qu'au centre d'une enquête pour corruption de témoins dans ce "Rubygate".