Silvio Berlusconi était attendu ce mercredi 6 avril pour l'ouverture de son procès à Milan. L'affaire, le "Rubygate" du nom de la jeune femme par qui le scandale est arrivé, lui vaut d'être poursuivi pour recours à prostitution de mineures et abus du pouvoir. Retenu, ainsi que deux de ses avocats, à Rome pour des sessions parlementaires, le chef du Conseil des ministres italien n'a pas assisté à l'ouverture de son procès. Le tribunal a décidé d'en reporter l'ouverture au 31 mai prochain.
Âgé de 74 ans, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir monnayé les faveurs de Ruby, de son vrai nom Karima El Magroug, âgé de 17 ans au moment des faits, lors des fameuses "bunga-bunga" organisées dans ses résidences. Il risque de 6 mois à trois ans de prison. On lui reproche aussi d'avoir fait pression sur la police pour faire libérer Ruby après une interpellation pour vol en mai 2010. Silvio Berlusconi déclare l'avoir fait pour éviter un incident diplomatique croyant que la jeune femme était la nièce de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak. Pour ce volet de l'affaire, il risque jusqu'à 12 ans de prison.
La défense de Berlusconi a établie une liste de 78 témoins potentiels qui réunit ministres et personnalités du showbiz italiens mais aussi George Clooney (bien surpris d'en faire partie) ou encore le footballeur Cristiano Ronaldo. Dans l'une de ses dépositions, Ruby affirme lui avoir vendu ses charmes contre 4 000 euros.
Silvio Berlusconi comparaît selon le rite du jugement immédiat qui implique l'existence de "preuves évidentes" et suffisantes. On parle ici de 20 000 pages de témoignages, comptes bancaires (faisant état de la grande générosité de Berlusconi envers ses girls), et de transcriptions d'écoutes téléphoniques.
D'après les avocats de Ruby, la jeune femme pourrait se porter partie civile et ainsi demander des dommages et intérêts à Silvio Berlusconi. Affaire à suivre...