Silvio Berlusconi n'échappe plus à la justice... Après l'affaire du Rubygate, pour laquelle il a pris sept ans de prison mais a fait appel, c'est une affaire de fraude fiscale qui fait trembler Il Cavaliere depuis plusieurs mois. Condamné en première instance puis en appel à quatre ans de prison dont trois couverts par une amnistie, l'ex-chef du gouvernement italien vient de voir, jeudi 1er août, la cour de cassation confirmer le jugement. Mais en raison de ses 76 ans, l'ancien patron du Milan AC évitera encore la prison...
Après l'annonce de cette décision, Silvio Berlusconi a évidemment exprimé toute son indignation et a immédiatement dénoncé "une condamnation dénuée de tout fondement", évoquant "un véritable acharnement judiciaire sans égal" à son égard. Déterminés à ce qu'éclate leur vérité, les avocats du Cavaliere ont ensuite affirmé leur volonté d'entreprendre "toute initiative utile, y compris au niveau européen [devant la Cour européenne des Droits de l'homme, NDLR] pour obtenir que cette sentence injuste soit radicalement modifiée", comme ils l'ont annoncé.
Accusé d'avoir artificiellement "gonflé" le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, Silvio Berlusconi a nié "avoir mis sur pied un système de fraude fiscale" après le verdict, se disant "fier d'avoir contribué à la richesse du pays en versant des milliards d'impôts à l'État italien". Sa condamnation à l'interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans renvoyée devant une cour d'appel, il a d'ailleurs assuré vouloir continuer la politique et relancer son parti, Forza Italia. "Nous devons continuer à combattre, à faire de la politique, pour réaliser toutes les réformes nécessaires", évoquant bien évidemment "celle de la justice" comme sa priorité.
Avec ce jugement, l'Italie assiste toutefois à un véritable événement. Car aussi fou que cela puisse paraître, il s'agit en effet de la première condamnation définitive du Cavaliere, malgré les dizaines d'affaires auxquelles il a été mêlé. Depuis son entrée en politique en 1994, Silvio Berlusconi a en effet été condamné à un total de onze ans et cinq mois de prison ferme, dont trois ans couverts par une amnistie, pour des délits de corruption, faux en bilan, financement illicite d'un parti politique ou autre, mais aucun de ces jugements n'avait jusqu'à présent été définitif, l'ex-chef du gouvernement italien ayant bénéficié soit d'un acquittement soit de la prescription, tandis qu'une procédure d'appel est toujours en cours dans l'affaire du Rubygate.
À 76 ans, Silvio Berlusconi semble pour la première fois touché par ces affaires et cette première condamnation définitive. Adepte de la chirurgie esthétique au bronzage toujours parfait, l'ancien chef du gouvernement italien, en couple avec Francesca Pascale - de quarante-huit ans sa cadette - après un divorce coûteux, semble ainsi avoir pris un sérieux coup de vieux en quelques mois, ayant vécu l'attente du verdict "avec angoisse et préoccupation", selon Daniela Santanche, l'une de ses proches.