C'est la disparition qui défraie la chronique ces derniers jours. Les yeux sont rivés sur ce sous-marin Titan qui n'a plus donné signe de vie depuis le 18 juin. Même le roi Charles III se retrouve aux abois, un de ses proches étant à bord, Shahzada Dawood, accompagné de son fils Suleman (19 ans). Aux côtés de ce milliardaire pakistanais, le pilote de la société Stockton Rush aux commandes de l'engin, l'ancien plongeur et ex officier de marine française Paul-Henri Nargeolet, et le businessman Hamish Harding. Ils ont tous signé pour cette exploration hors du commun aux abords de l'épave du mythique paquebot Titanic pour la modique somme de 250 000 dollars, une excursion qui pourrait virer au drame. La vaste opération de recherches dans l'Atlantique Nord entre ce jeudi 22 juin dans une phase critique pour retrouver le submersible et ses cinq occupants disparus, dont les réserves d'oxygène risquent de s'épuiser d'ici quelques heures.
Cette expédition, l'ancien plongeur et ex officier de la marine française Paul-Henri Nargeolet a dû en rêver plus d'une fois. Depuis trente-cinq ans, il voue sa vie au Titanic. Très connu dans le milieu, le scientifique tricolore qui avait été le directeur de l'une des premières missions de recherches sur l'épave du Titanic, avait été le premier à en remonter des objets. L'homme de 77 ans avait été l'invité de Faustine Bollaert dans Ça commence aujourd'hui en juin 2022, l'occasion pour ce passionné de faire d'incroyables révélations sur le Titanic. Notamment à propos des objets sortis du célèbre bateau. Celui qui se disait chanceux d'avoir pu faire 35 plongées à plus de 3000 mètres de profondeur pour faire des recherches confiait : "J'aime bien plonger sur les épaves parce que, une épave en anglais, on appelle ça une time capsule, à un moment donné la vie s'arrête, tout est en place, au même moment, rapportait-il. C'est figé, on voit des choses extraordinaires. Ce qui est particulièrement passionnant sur le Titanic, c'est qu'on peut trouver l'histoire du Titanic parce qu'il y a beaucoup de documents. Et en plus quand on remonte des objets, on arrive à savoir à qui ils ont appartenu."
Des objets conservés à moins de 3000 mètres, qui provoquaient ainsi la stupéfaction de l'animatrice. "On a même remonté des lettres écrites à la main, qu'on peut lire aujourd'hui, expliquait Paul-Henri Nargeolet, avec enthousiasme. Le papier ne se conserve que s'il est dans un portefeuille, dans une sacoche, dans un sac en cuir. Parce que le tannage du cuir qui se fait avec des produits chimiques, protège les objets de la détérioration par l'eau de mer et par tous les sels qu'il y a dans l'eau de mer." Grâce à une valise, ils ont pu ainsi retracer tout l'histoire d'une personne à bord du paquebot. Des lettres qui ont marqué l'homme de 77 ans, notamment des écrits de la petite amie du voyageur, un jeune garçon de 22 ans, qui était parti avec un ami faire le tour du monde. Il a rappelé l'importance des conservateurs qui font un travail méticuleux, notamment pour ramener les pages à la vie. Ainsi un dictionnaire de 700 pages peut nécessiter un travail d'un jour par page.