Donnez-lui un smartphone, elle vous fera un selfie - avec un kiss en prime. Donnez-lui un micro, elle vous fera une émission. Donnez-lui quelques bonnes volontés, elle vous fera une toile géante et émouvante. Donnez-lui carte blanche, elle montrera l'exemple.
A Monaco, il y a deux saisons en particulier où la princesse Stéphanie, délaissant provisoirement ses protégées les éléphantes Baby et Népal, est tout particulièrement incontournable : celle (en janvier), joyeuse et spectaculaire, du Festival international du Cirque de Monte-Carlo, à la tête duquel elle se montre digne de la passion de son défunt père Rainier, et celle (en octobre) du grand combat de sa vie...
Présidente depuis 10 ans de l'association Fight Aids Monaco et nommée en 2006 ambassadrice spéciale d'Onusida (le programme des Nations unies coordonnant les efforts contre le VIH et le sida), la soeur cadette du prince Albert II de Monaco s'engage inlassablement contre la maladie et multiplie les initiatives pour sensibiliser le public, prévenir l'épidémie et accompagner les personnes infectées. A l'approche de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, le 1er décembre, Stéphanie de Monaco intensifie chaque année son effort et déploie toute son énergie pour optimiser ce moment crucial de rencontre avec l'opinion publique.
Naturellement, Jungle Fight, le rendez-vous mensuel qu'elle anime sur les ondes de Radio Monaco, est un vecteur aussi idéal qu'unique en son genre : jeudi dernier, la princesse passait une nouvelle fois en studio, intervenant en compagnie de ses experts "maison", le docteur Tailland, vice-président de Fight Aids, et Hervé Aeschbach, son coordinateur. Comme de coutume, des écoliers - en l'occurrence, les élèves du lycée hôtelier de Monaco - avaient été invités à venir échanger et poser leurs questions, lors de cette émission marquant par la même occasion le 10e anniversaire de Fight Aids Monaco. L'occasion pour cette animatrice de choc de revenir sur la 3e édition de Test in the City, campagne de dépistage gratuit et anonyme qu'elle promouvait quelques jours plus tôt, le 24 novembre, avec le soutien très chaleureux de son frère le prince Albert. Sur la promenade Honoré II, un espace accueillait toutes les personnes désireuses de faire le test de dépistage du VIH, dont le résultat est connu en dix minutes, avec une équipe prête sur place pour les prendre en charge en cas de mauvaise nouvelle...
Vendredi 28 novembre, la princesse Stéphanie, toujours épaulée par le futur papa Albert, dont les jumeaux (ou jumelles, puisque le souverain monégasque veut ménager la surprise jusqu'au bout) devraient naître dans les trois prochaines semaines, prenait part à un autre temps fort devenu rituel des actions de Fight Aids Monaco : le déploiement des "Courtepointes", assemblage de toiles individuelles peintes à la mémoire de personnes décédées du sida, dont le nom est inscrit sur cette oeuvre collective - une démarche initiée en 1987 par la fondation Names Project Aids Memorial Quilt. Chaque courtepointe, fruit du travail artistique de personnes de Fight Aids Monaco, la plupart d'entre elles vivant avec le VIH, comprend huit toiles cousues entre elles, sur une surface de 4 x 4m. C'est de toute évidence avec une émotion et une fierté réaffirmées chaque année que Stéphanie de Monaco a découvert le résultat final, à quelques jours de l'importante vente aux enchères annuelle au profit de Fight Aids Monaco, le 1er décembre.
Rappelons que pour le dixième anniversaire de l'organisme, la princesse Stéphanie, 49 ans, a eu l'idée d'une nouvelle opération médiatique pour sensibiliser encore et toujours le public, et battre en brèche les discriminations dont sont victimes les personnes séropositives : un selfie, photo ou vidéo, pour la tolérance. Elle-même s'est naturellement prêtée au jeu, donnant l'exemple et invitant tous ceux qui le souhaitent à partager leur propre réalisation sur le site dédié www.one-kiss-one-fight.com, où de nombreuses contributions sont déjà visibles (dont celle de la Maison de Carpentras, un lieu unique en Europe qui fait la fierté de la princesse). Une innovation qui vise à toucher particulièrement les jeunes, comme son instigatrice l'expliquait à Nice-Matin : "Je souhaite que le projet les fasse réfléchir (...) Aujourd'hui, même si les recherches médicales avancent, la souffrance de la personne vivant avec le VIH, son impression d'être rejetée est toujours présente. Une affiliée de l'association m'a dit un jour 'ce n'est pas la maladie qui me tuera, mais le regard des gens'. Ça me révolte."