Après avoir annulé les deux dernières dates de sa tournée africaine en juin dernier pour des soucis de santé résultant de son traitement antipaludéen, Stromae s'est enfin produit sur la scène de Kigali, la ville où a grandi son père décédé lors des massacres perpétrés contre les Tutsis au Rwanda lors du génocide d'avril 1994.
Le chanteur belge de 30 ans a enflammé le stade l'Université Libre de Kigali où près de 20 000 personnes étaient venues l'applaudir, noeuds papillons autour du cou et chaussettes remontées à l'image des tenues dandy chic de leur idole. L'interprète de Quand c'est ? a repris les titres phares de son dernier album, Racine Carrée, avant de prononcer quelques mots en kinyarwanda, la langue locale, et de rendre hommage à son défunt papa.
"Comme vous le savez je suis à moitié Belge... Et à moitié Rwandais, a-t-il commencé. Je ne l'avais jamais fait mais je crois que c'est l'heure, l'endroit. Pour la première fois j'aimerais faire une grosse dédicace à mon papa. Merci papa", a-t-il rajouté plein d'émotions après avoir interprété une version inédite et personnalisée de son titre culte Papaoutai. Stromae, qui n'était venu qu'une seule fois auparavant sur le territoire rwandais à l'âge de 5 ans, a pris le temps de citer les prénoms de plusieurs membres de sa famille rwandaise proche, sous le regard attendri de sa mère, de son frère et de plusieurs cousins qui avaient fait le déplacement depuis la Belgique.
"C'est un peu le destin qui fait que l'on termine la tournée ici à Kigali, et je suis super heureux d'être là", avouait-il lors d'une conférence de presse organisée avant son concert. Stromae qui s'est aussi rendu au mémorial du génocide qui a fait plus de 800 000 victimes lors de son court séjour au pays des mille collines n'a pas souhaité commenter ce sujet-là, par pudeur, mais il s'est largement rattrapé sur la scène où il s'est produit pendant plus de deux heures. "C'était la meilleure fête que le Rwanda n'ait jamais connue", a assuré un spectateur aux journalistes du Parisien. On veut bien le croire !
Coline Chavaroche