Oui, elle est une "femme de", mais pas seulement. La preuve puisque Libération lui consacre un portrait dans son édition du 4 janvier. Épouse et collaboratrice du chef Pierre Gagnaire – une nouvelle fois récompensé lors de la dernière cérémonie des Hommes de l'Année GQ en novembre dernier –, Sylvie Le Bihan se raconte de façon inédite pour le quotidien. Également écrivain (on lui doit les romans Là où s'arrête la terre et L'Autre), la quinquagénaire native de Nice évoque sa famille, son frère qui "ne fait plus partie de sa vie", mais aussi ses jumeaux de 18 ans, Adrien et Sébastien.
Malgré son handicap, il souffre du syndrome de Little qui affecte sa motricité mais pas ses capacités intellectuelles comme le précise Libération, Adrien se destine à une carrière d'ingénieur. Sorti du lycée avec "un bac S mention très bien", il intégrera prochainement l'EPFL, la prestigieuse École polytechnique fédérale de Lausanne. De son côté, Sébastien "se destine au marketing sportif". Un choix professionnel qui convient pleinement à sa maman puisque Sylvie Le Bihan est une amie d'Arsène Wenger, l'actuel entraîneur du club anglais d'Arsenal.
L'épouse de Pierre Gagnaire entame ensuite un chapitre douloureux de sa vie, le viol dont elle a été victime en 1983, alors qu'elle était "monitrice dans une colonie pour jeunes délinquants". "Après une soirée feu de camp, le cauchemar s'invite dans les douches du camping où trois inconnus agressent et violent la jeune femme", relate très sobrement Libération. En découlent des excès. "Colmatant ses failles à la vodka, accumulant les expériences limites", Sylvie Le Bihan "refuse la survictimisation et l'auréole de martyr", indique Libération.
Très loin d'être un cordon-bleu, mais plutôt une "chasseuse de tête dans la finance", Sylvie Le Bihan croise la route de son futur mari un soir de décembre 2003. Obligée d'insister pour que leur idylle naisse, la romancière se laisse ensuite "kidnapper" par le chef dont elle dit qu'"en Asie, [il] est une sorte de dieu vivant". En France aussi le nom de "Pierre Gagnaire" résonne comme un incontournable de la gastronomie, celui qu'il faut impressionner dans les émissions culinaires.
Leur mariage est finalement célébré quelques années plus tard, en 2007, dans le Perche. "Pour définir son quotidien, elle use d'une jolie expression : elle grandit 'à l'ombre de Pierre mais pas dans son ombre'", mentionne Libération. Sylvie Le Bihan, qui "avoue avoir fréquenté les clubs échangistes", n'a pas besoin de lui pour se faire ses propres opinions, notamment lorsqu'il s'agit d'évoquer le récent suicide du photographe David Hamilton à la fin du mois de novembre, accusé par Flavie Flament de l'avoir violée il y a trente ans. Un sujet qui fait forcément écho à l'histoire de Sylvie Le Bihan. "Ne pas obtenir justice, c'est une double peine. Vivant, l'agresseur peut au moins souffrir", réagit-elle. A-t-elle déjà rencontré Flavie Flament ?