À l'annonce de la surpression de Chabada à la rentrée sur France Télévisions, des dizaines d'artistes se sont engagés publiquement pour la préservation du programme présenté par Daniela Lumbroso. Les émissions musicales n'ont plus la cote auprès de la direction du groupe qui prenait la décision, la semaine dernière, de mettre fin à l'aventure Taratata après vingt ans de live... Des artistes comme Nolwenn Leroy et Elodie Frégé se mobilisent aujourd'hui pour le maintien du programme de Nagui.
Octobre 2012, Nagui explique à l'AFP se battre chaque année pour son émission : "Ça fait vingt ans que je me bats pour que Taratata existe. Il n'y a pas une année où je ne me suis pas battu pour que Taratata soit à l'antenne l'année suivante. Ça a encore été le cas cet été." L'émission coûte cher et les audiences ne sont plus au rendez-vous, l'animateur et producteur en était conscient : "Taratata coûte 90 000€ et elle est vendue 60 000 € à France 2 par numéro. (...) Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'il y a une crise budgétaire à France Télévisions. Et je sais très bien que France 2 pourrait décider de mettre des clips à la place de Taratata", confiait Nagui en décembre à nos confrères de Puremédias. Printemps 2013, la décision est prise. Communiqué lapidaire de France 2 : "Nous confirmons l'arrêt de Taratata. France 2 proposera à la rentrée une offre renouvelée et amplifiée." En l'occurrence, un hebdomadaire musical de deuxième partie de soirée, a-t-il été "précisé"... sans plus de précisions.
Les stars s'engagent aujourd'hui pour le maintien de l'émission, comme Nolwenn Leroy, Benjamin Biolay, Yodelice, Indochine, Elodie Frégé, mais aussi Pierre Bellemare, Laurence Boccolini et Marie-Claude Pietragalla. Sur Twitter, Julien Doré interpelle qui de droit : "France Télévisions, ministère de la Culture : maintenez #TARATATA sur le Service public." Tous ont apposé leur signature sur la pétition lancée par les amateurs du programme. Sur le site www.change.org, une pétition est adressée à Rémy Pflimlin et à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Pour les signataires, l'explication des récents échecs d'audience de Taratata est simple : l'émission est programmée bien trop tard le vendredi soir. "M. Pflimlin, qu'attendez-vous pour donner une chance au programme en le programmant en deuxième partie de soirée, et non pas en quatrième ? Et pourquoi pas un prime time de temps en temps ? Après tout, ce programme est mythique, il mériterait bien plus de considération, non ?" Ce lundi 3 juin, près de 60 000 signatures ont déjà été réunies.
Une voix s'élève, tenant un tout autre discours que l'on ne peut ignorer, c'est celle de la chanteuse Juliette, dont le prochain album intitulé Nour sortira en septembre. Sur Twitter, elle rappelle n'avoir été invitée qu'une seule fois dans Taratata en 1995, année de la création de la catégorie Révélations aux Victoires de la musique dans laquelle elle était nommée. Depuis, rien. "Malgré quelques disques d'or et beaucoup de concerts, mon attachée de presse a toujours essuyé des refus. Pas assez en anglais, je suppose... Problème existentiel : vais-je défendre la survie d'une émission qui a toujours refusé de m'inviter depuis 1995 ? #taratata"