Trois mois qu'on ne l'avait pas vu. Trois longs mois depuis sa médaille d'or obtenue lors des Jeux olympiques de Londres, faisant de lui l'un des meilleurs judokas au monde, à seulement 23 ans.
Ce lundi 26 novembre, Teddy Riner faisait sa rentrée sur les tatamis : "C'est vraiment ça, la rentrée des classes ! Ça m'a ramené quelques années en arrière quand je rentrais à l'école. Ce matin, j'ai préparé mon sac : le gel douche, le slip de rechange. C'est vraiment comme lorsqu'on a son cartable et qu'on voit son professeur, son pote de classe."
Une rentrée avec quelques kilos en trop... "A peine, précise-t-il dans les colonnes de L'Équipe. Je pèse 150 kilos, dix-huit de plus que le jour où j'ai combattu à Londres." Une légère surcharge pondérale pour le colosse de 2,03 mètre, due à trois mois de plaisirs intenses passés à décompresser après les JO, apothéose d'une très longue préparation autant mentale que physique. S'il reconnaît avoir fait "du tennis et du foot", il reconnaît surtout avoir pris du plaisir : "J'ai bien vécu, tout simplement. Que ce soit en Guadeloupe, à Miami au Mexique ou en Australie, j'ai profité. En amoureux. Plages, balades, visites... Je suis même allé à l'opéra, à Sydney, pour voir Perceval."
Des vacances bien méritées que Teddy Riner a donc passées en compagnie de sa douce Luthna, présente à Londres pour applaudir sa bête. Mais entre le succès et l'amour, Teddy Riner reste concentré sur un objectif : décrocher l'or olympique une seconde fois à Rio de Janeiro en 2016, et égaler, voire dépasser son maître David Douillet. "J'ai peut-être tout gagné, mais je n'ai que 23 ans, poursuit-il. J'ai plein d'appétit, j'adore le judo et j'y ai plein d'amis. Alors cap sur Rio !"
Et lorsqu'on lui pose la question de l'argent, l'idole des jeunes balaie le sujet d'un revers de manche : "Pourquoi arrêter ? Pour l'argent ? De grands clubs de rugby ou de basket m'ont fait des offres intéressantes que j'ai refusées. Comme j'ai dit non lorsqu'on m'a proposé, l'an passé, 4 millions d'euros pour un combat de free-fight. L'argent n'est pas mon principal moteur." Et effectivement, ce n'est pas l'argent qui fait avancer Teddy Riner, comme le confirme son ami Ugo Legrand, médaillé de bronze à Londres : "Teddy est un passionné et un homme de records. Au fond de lui, il souhaite battre celui de David Douillet (champion olympique en 1996 et 2000, NDLR), voire celui du Japonais Tadahiro Nomura (triple champion olympique en 1996, 2000 et 2004, NDLR). Il va vouloir entrer dans la légende du judo et dans celle du sport en général."
La légende, Teddy Riner, qui recevait le prix de l'Excellence française dans le domaine du sport le 21 novembre dernier, en est proche. La preuve avec le Grand Journal qui lui était consacré ce soir. "Il incarne à lui seul la nouvelle France et les valeurs du sport qu'on a envie de voir représentées. On a tous envie d'être son pote", confie Mouloud Achour, chroniqueur de l'émission et pote dans la vraie vie de la star des tatamis, à qui personne aujourd'hui ne semble capable de contester la place de numéro 1... A part ses kilos en trop.