Cible de la justice depuis quelques années déjà, Thomas Fabius a finalement été mis en examen apprend-on de l'AFP. Le fils de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères est poursuivi pour faux et usage de faux, des chefs d'accusation en lien avec sa passion immodérée pour le jeu.
Les magistrats financiers parisiens ont ainsi placé Thomas Fabius en examen pour faux et usage de faux. Toutefois, il échappe aux accusations d'escroquerie, blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, abus de biens sociaux, faits pour lesquels il a été placé sous le statut de témoin assisté et qui lui avaient valu une garde à vue en décembre dernier.
Les faits remontent à fin 2011 et l'enquête avait été ouverte après une plainte de la Société Générale. Celle-ci accusait Thomas Fabius, 34 ans, d'avoir écrit au Casino de la Mamounia, un célèbre hôtel de Marrakech, un mail au nom de la banque demandant à l'établissement de lui octroyer une ligne de crédit de 200 000 euros. "D'après cette plainte, le courriel avait été prétendument rédigé par son conseiller bancaire et laissait croire à un casino marocain que Thomas Fabius allait être prochainement destinataire de 200.000 euros", a décrit une source proche de l'enquête à l'AFP.
Durant leurs investigations, les enquêteurs se sont également intéressés à l'appartement de Thomas Fabius situé à Saint-Germain des Prés, acquis en 2012 pour 7,4 millions d'euros, dont 3,4 millions d'apports personnel, alors qu'il ne déclarait que 12 000 euros de revenus pour l'année. Une transaction qui avait alerté Tracfin, la cellule anti-blanchiment d'argent de Bercy, alors que Thomas Fabius a toujours assuré que son apport personnel venait en partie de gains aux jeux.
Par ailleurs, le jeune papa est la cible d'un mandat d'arrêt sur le sol américain après qu'il ait laissé une ardoise de plus de 3,2 millions d'euros à Las Vegas en deux nuits, en usant de chèques en bois. Selon une source proche du dossier, Thomas Fabius explique qu'"il ne s'agit pas de chèques, mais de reconnaissances de dettes rédigées sur papier libre et qui ont valeur de bon à payer".
Interdit de casino dans l'Hexagone, il a également du côté de Monaco une dette estimée à 2 millions d'euros, contractée en février 2012 auprès des casino locaux, alors qu'il a été condamné en 2011 pour abus de confiance après avoir "détourné des fonds d'un montant de 90 000 euros qui lui avaient été remis" par un investisseur pour co-financer un projet de cartes à puce sécurisant les paiements à distance.
Thomas Fabius reste bien entendu innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.