Le 13 octobre, le parquet de Paris classait sans suite la plainte de Tristane Banon à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn, non sans préciser que "des faits pouvant être qualifiés d'agression sexuelle sont quant à eux reconnus". Pour la jeune écrivaine de 32 ans, c'est la reconnaissance de son statut de victime. Suffisant. Elle se refuse à se constituer partie civile et embrasse à bras le corps un nouveau combat : celui de la valorisation de la parole des femmes contre leurs agresseurs et par la justice.
"La plus grande cocue..."
Aux côtés de Tristane Banon, la romancière Christine Angot, l'actrice Eva Darlan, l'ancienne secrétaire générale du parti communiste Marie-Georges Buffet ou encore l'association Paroles de Femmes manifestent à Paris le 24 septembre dernier. Ce mois-ci, une Tristane Banon sublimée fait la couverture de Technikart. Le titre d'accroche claque comme un slogan : "Bats-toi ou crève." Vendredi, Tristane est la cover girl du nouveau numéro de Be, en kiosque le 25 novembre 2011. Une cover girl dont les propos n'ont rien de léger et n'épargnent pas... Anne Sinclair !
Depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York le 15 mai, son épouse Anne Sinclair reste de marbre et soutien son époux coûte que coûte. Ce quasi silence, cet appui indéfectible, sont aujourd'hui critiqués par Tristane Banon : "Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un minimum de solidarité pour une femme qui est la plus grande cocue de l'historie des médias. Elle doit morfler (...) Anne Sinclair, j'ai longtemps pensé que c'était une femme aveuglée, dans le déni. Je n'aurais jamais dit du mal d'elle avant le 15 mai. Mais elle a continué à le couvrir, à payer, à montrer qu'elle était auprès de lui." L'écrivaine considère DSK comme un homme malade et, à ses yeux, "il appartient à son entourage, qui ne l'a pas forcé à se soigner, de partager la culpabilité". Son verdict est sans appel : "Anne Sinclair a une énorme part de responsabilité." C'est elle qui le dit et qui le pense, nous ne faisons que reproduire ses propos. Tristane, c'est sans doute plus compliqué que ça...
New York, Paris, Lille... non, Tel Aviv !
Tristane Banon réagit à l'affaire du Carlton. Une affaire dont on ne sait si DSK sera entendu en tant que simple témoin ou s'il risque, comme tous les autres, une mise en examen pour recel d'abus de biens sociaux ou, beaucoup plus improbable (comme certains l'annoncent un peu vite !) pour "complicité de proxénétisme aggravé " : "Que ces affaires sortent, j'en suis ravie. Je pense qu'il y en a encore beaucoup d'autres à venir." Tristane Banon avait, à plusieurs reprises, évoqué ces femmes, victimes supposées de DSK, qui auraient été prêtes à témoigner sous couvert d'anonymat. S'il y a "pléthore de frappadingues", deux d'entre elles lui paraissaient crédibles. Banon et son avocat David Koubbi en avaient fait la demande auprès de la justice qui n'a jamais répondu. Et cette affaire de Lille ne doit pas faire oublier le cas de Nafissatou Diallo dont la plainte au civil est toujours d'actualité à New York. Le tout inspire à Tristane Banon cette phrase terrible : "Je pense qu'Anne Sinclair n'est pas au bout de ses peines."
En attendant une convocation à Lille et New York, le couple formé par DSK et Anne Sinclair lance une grande offensive en portant plainte contre plusieurs publications pour leur traitement de l'affaire du Carlton de Lille. L'Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Paris Match et VSD vont recevoir ou ont déjà reçu des assignations. Le couple a décidé de quitter la France, pour se retrouver et être loin du bruit et de la fureur. Direction Tel Aviv en Israël. Ce départ fait l'objet de la couverture du nouveau Gala, en kiosques ce mercredi 23 novembre. Dominique Strauss-Kahn et son épouse se sont envolés le 17 novembre dernier. Loin de la France, de ses scandales et loin de la cover girl Banon, le couple fêtera ce samedi 26 novembre son 20e anniversaire de mariage... en Israël ? à Paris ou à Marrakech ?
Douze femmes sur deux cent huit...
L'intégralité de cette interview exclusive de Tristane Banon dans Be est attendue le vendredi 25 novembre dans les kiosques. Une date qui n'a pas été choisie au hasard et correspond à la journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. Tristane Banon publie à cette occasion une lettre ouverte : "Deux cent huit femmes sont violées chaque jour en France. Elles sont violées, puis elles se taisent. Ou presque. Seules douze d'entre elles oseront parler, et seuls quatre présumés violeurs seront 'embêtés' (...) Le 5 juillet dernier, j'ai décidé d'être l'une des douze femmes qui ont, ce jour-là, porté plainte. Idiote réveillée trop tard, comme tant d'autres."