L'un des plus puissants clubs européens tremble sur ses fondations. Son président, Uli Hoeness, a été condamné par un tribunal de Munich à une peine de prison ferme de trois ans et demi pour avoir fraudé le fisc de 28,5 millions d'euros.
La sentence du juge Rupert Heindl est tombée, lourde : "Monsieur Hoeness est condamné à une peine de prison ferme de trois ans et six mois pour sept cas graves de fraude fiscale." Le puissant patron du Bayern Munich, figure incontournable du club bavarois où évolue Franck Ribéry, passera les prochaines années en prison, lui qui s'affichait encore à l'Allianz Arena de Munich mardi dernier, alors que son procès s'était ouvert et qu'il avait reconnu une fraude à hauteur de 18,5 millions d'euros environ. Il avait ainsi assisté en tant que président du Bayern Munich à la rencontre entre son club et celui d'Arsenal.
D'abord estimé à 3,5 millions d'euros, le montant estimé de la fraude n'a eu de cesse d'augmenter. Uli Hoeness a d'abord reconnu avoir fraudé pour 18,5 millions d'euros, avant que ce chiffre ne soit réévalué à 27,2 millions d'euros pour finir avec une somme de 28,5 millions d'euros finalement retenue. Uli Hoeness risquait jusqu'à dix ans de prison, et le procureur avait lui requis cinq ans et demi de prison ferme.
Pour autant, le président du Bayern Munich, qui a toujours pu compter sur le soutien de ses dirigeants et de certains de ses joueurs, Franck Ribéry en tête, ne dormira pas en prison. Il restera libre en effet, en attendant l'examen de son pourvoi en cassation. Son rôle au sein du Bayern pourrait être menacé, le club ayant décider d'organiser une réunion d'urgence à la suite de la décision de justice.
Son avocat avait tenté d'expliquer que son client n'avait rien d'un évadé fiscal typique. "Le fraudeur fiscal amasse de l'argent en Suisse", avait avancé Me Hanns W. Feigen, alors qu'Uli Hoeness "voulait flamber, il ne voulait pas amasser d'argent".
Malgré ses tentatives de régularisation, Uli Hoeness s'était vu mettre en examen par la justice allemande pour avoir dissimulé un compte en Suisse dans les années 2000 et ne pas avoir déclaré les revenus qu'il en avait tiré.