Elle va ouvrir un nouveau restaurant dans le IXe arrondissement de Paris. Dominique Crenn, cheffe culinaire triplement étoilée s'est laissée aller à de nombreuses confidences au sujet de sa vie privée pour nos confrères de Libération, qui a fait son portrait le 26 avril. Âgée de 57 ans, cette femme, bourreau de travail, s'est expatriée aux Etats-Unis quand elle avait 21 ans. "La France est l'un des plus beaux pays du monde mais ça n'avance pas", se plaint-elle. Si elle évoque sa cuisine, Dominique Crenn se confie aussi sur son enfance, elle qui a été adoptée. "Je me suis aperçue que ma mère biologique et moi avons vécu à Paris les six premiers mois de ma vie. Ma mère vivait de foyer en foyer. Quand elle a essayé de me reprendre, j'étais adoptée", lâche-t-elle en toute franchise. En 2001, elle va tenter de retrouver sa mère biologique : "J'ai eu envie de la retrouver pour regarder quelqu'un dans les yeux et la remercier".
Quand on est tombées amoureuses, je venais juste d'apprendre que j'avais le cancer
Aujourd'hui, elle vit un quotidien apaisé aux côtés d'une immense star américaine : sa femme, l'actrice Maria Bello. Mais ce ne fut pas son premier mariage. En effet, Dominique Crenn a dans un premier temps été l'épouse d'un homme, "pour les papiers", indique-t-elle. "Je n'en parle pas souvent, c'était un super-copain et aujourd'hui on ne se voit plus". Puis elle a eu une relation avec Katherine, qui a porté ses deux jumelles. Âgées de 9 ans, les deux petites filles vivent à Megève. Quant à sa rencontre avec Maria Bello, c'est digne d'un scénario de film : "Quand on est tombées amoureuses, je venais juste d'apprendre que j'avais le cancer. Elle m'a dit : 'OK, let's do cancer'. On a dansé, on a ri, on faisait des dîners". Après seize sessions de chimiothérapie, elle a pu se débarrasser de cette maladie mais reste toujours sous surveillance. Le 9 février 2020, les deux femmes se marient, pour le meilleur et pour le pire.
Cette douloureuse expérience a eu pour conséquences de totalement changer sa vision de la vie. "Le mort peut être une beauté. Si on tue un animal, il faut traiter cette mort d'une manière belle. En cuisine, on force la mort des animaux mais dans ce cas, il faut les mettre en valeur avec une forme de révérence", explique-t-elle. Et pour conclure sur son histoire d'amour avec la cuisine, elle indique avoir été autodidacte : "Je n'ai jamais pris de cours de cuisine. La cuisine c'est un langage, je l'utilise pour communiquer."