Premiers pas à l'Élysée, premiers pas sur la scène politique internationale, premières critiques, premières concessions... première dame. Un mois après la prise de fonction de François Hollande, sa compagne, Valérie Trierweiler, donne sa première interview de first girlfriend, comme la surnomment les Américains. Interrogée sur France Inter ce jeudi matin, elle donne le ton, précise et répète ce qu'elle a toujours dit.
Même détermination
C'est France Inter qui décroche cette exclusivité, la première interview de Valérie Trierweiler depuis qu'elle est première dame. L'entretien a été enregistré mercredi 6 juin à son domicile du 15e arrondissement que le couple présidentiel entend continuer d'habiter. Ses premiers mots donnent le ton, le terme de première dame la dérange : "Je trouve ça un peu désuet. M'appeler par nom, je trouve ça très bien. Comme je souhaite un petit peu changer les choses, je trouve qu'il faudrait peut-être aussi renouveler ce terme. Je n'ai pas encore d'idée. Je reçois des propositions de Français qui m'écrivent : 'Atout coeur de France', 'Première journaliste', qu'on m'a proposés aujourd'hui..."
"Je ne viens pas de décider de continuer mon métier de journaliste. Je l'ai toujours dis. Je l'ai toujours su. C'est vital pour moi et pour deux raisons : d'abord parce que je tiens à mon indépendance financière et c'est aussi une partie de mon existence à laquelle je n'ai pas envie de renoncer. (...) Ce n'est pas une forme de modernité, c'est une forme de normalité, si je peux employer ce terme très tendance. (...) Je suis déjà critiquée par certains de mes confrères, mais je ne le suis pas par les Français, ou les Françaises. Il y a eu des sondages : la plupart des Français, à plus de 70% [sondage Grazia, paru mi-mai, NDLR], sont favorables à ce que je continue de travailler, y compris dans le journalisme, à condition bien sûr que ce ne soit pas dans le journalisme politique. Quand vous dites aux Français que vous ne voulez pas être dépendante de l'État ou d'un homme, tout le monde le comprend et encore plus les femmes."
Première journaliste et atout coeur
Cette semaine, Valérie Trierweiler publie son premier papier de "première journaliste" dans Paris Match. Elle le consacre à la biographie d'Eleanor Roosevelt que publie Claude-Catherine Kiejman. Un choix malin puisque Eleanor Roosevelt a continué d'exercer le journalisme après que son époux Franklin D. Roosevelt est devenu président des États-Unis. Eleanor a tenu une chronique dans laquelle elle ne s'interdisait rien, pas même de parler de politique à la veille du second conflit mondial. Cette chronique l'a rendue extrêmement populaire. Dans le cas de Valérie Trierweiler, la profession grince des dents... la journaliste dénonce des critiques, "tristement classiques" du moment qu'une femme a un peu de caractère. C'est d'ailleurs comme une femme interventionniste et autoritaire que les Guignols de l'info ont choisi de la caricaturer. L'intéressée dit ne pas encore avoir vu.
Reste son engagement humanitaire, une partie importante de ce rôle de première dame que Valérie Trierweiler envisage aussi comme un "bénévolat au service des Français". Elle confirme son rapprochement avec la Fondation France Libertés - Danielle Mitterrand : "J'ai rencontré les dirigeants de la Fondation Danielle Mitterrand qui est aujourd'hui en danger, depuis le décès de l'ancienne première dame, si elle ne reçoit pas d'aide. Je sais que je les aiderai, cette décision-là est prise."
Réécouter l'interview de Valérie Trierweiler par Cyril Graziani pour France Inter, sur le site de la station.
'Eleanor Roosevelt, l'insoumise', un article de Valérie Trierweiler publié dans 'Paris Match', en kiosques ce 7 juin.