Vanessa Paradis, une grande première à Montreux : "Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse..."

Entre Solidays, où elle a brillé, et Francos, où on en espère autant, Vanessa Paradis s'est offert une petite escapade en Suisse, et n'y a pas boudé son plaisir.

Tête d'affiche du festival de Montreux, une des manifestations estivales majeures en Europe, l'icône française s'était ainsi ingéniée à répandre ses charmes dès samedi soir, lors de la conférence qui précédait son concert, ce dimanche, à l'Auditorium Stravinski.

"Elle apparaît, très maquillée sous un chapeau noir, bottines grises, pantalons multicolores en soie, haut savamment travaillé, un air de bobo chic pas si déplaisant" : nos confrères du Matin suisse sont subjugués, pour la toute première visite de Vanessa Paradis sur les bords du Léman. "Je me demande s'il n'y a pas erreur de casting, plaisante-t-elle, j'ai du mal à réaliser que je suis là. Je suis très flattée de faire partie de cette cour des grands, de me produire dans ce festival, d'ailleurs, je crois savoir qu'il y a des brebis galeuses qui entrent dans le lot des grands jazzmen !"

Au programme, un florilège de ses chansons revisitées en format acoustique, à fleur de peau, dans le sillage de son récent best of porté par le single Il y a troussé par Gaëtan Roussel et sublimé par Johnny Depp : "c'est très excitant en fait, plus dangereux. Le moindre souffle, bon ou mauvais, s'entend. C'est comme chuchoter dans votre oreille, c'est une mise à nu mais c'est terriblement agréable". Une formule qui envoûte son public et la comble, elle : "Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse sur scène. Il n'y a pas de démonstration, on y va pour faire de la musique et si possible amener les autres à nous. A la différence d'un concert électrique où quand on entre sur scène, j'ai la sensation qu'il faut gagner un match, le spectateur du dernier rang doit transpirer, danser et repartir épuisé. Là, les gens, on ne les fatigue pas. On leur propose de vivre un moment plus profond je trouve."

Malgré son attitude indissolublement juvénile et fragile, malgré son talent à mêler les chemins de la chanson, du cinéma et de la mode, Vanessa Paradis démontre une expertise aguerrie dans son art. Expertise qu'elle met volontiers au service de son amie Charlotte Gainsbourg , qui découvre l'exercice du concert depuis quelques semaines avec l'album IRM : "C'est quelqu'un que j'aime énormément, avec qui je m'entends très, très bien. Ces dernières années, on se demande conseil mutuellement car on est toutes les deux des femmes, des mères, des actrices, des chanteuses et on travaille à travers le monde. On aime toutes ces facettes de notre vie (...) Comme Charlotte n'avait jamais fait de tournée, elle se demandait combien de temps elle devait répéter, si elle devait faire beaucoup d'interviews. C'est épuisant si on n'a pas une discipline de vie ou de travail, il y a un moment où on s'effondre. Voilà, comme on a des vies similaires, on s'en parle..."

Seul point sur lequel nos amis hélvétiques semblent être restés un peu sur leur faim : l'avoir rencontrée seule ! "Non, Johnny Depp n'est pas là ce soir, il est pirate quelque part, je vois que la déception est grande!", s'amuse-t-elle. Dommage, d'autant que le couple qu'ils forment demeure l'un des plus populaires... Mais la belle sait cloisonner les pans de sa vie ; à l'image de la perception qu'elle a de sa carrière de chanteuse par rapport à ses enfants, Lily-Rose, 11 ans, et Jack, 8 ans : "Je pense que la maman, c'est la maman. La chanteuse, c'est ce qui me rend moins disponible".