Après avoir cosigné les scénarios de La Famille Bélier et de Vicky, Victoria Bedos réalise son tout premier film, intitulé La Plus belle pour aller danser. Dans ce projet, la fille de Guy Bedos et de Joëlle Bercot, met en avant une héroïne qui souhaite attirer l'attention. Et pour cause, la réalisatrice a tenté de trouver sa place dans cette famille si célèbre. "Dans La Famille Bélier, c'était une fille qui voulait qu'on l'entende ; là, c'est une fille qui veut qu'on la regarde", précise-t-elle à nos confrères du Parisien, dans un entretien publié ce jeudi 19 avril 2023. Dans ce premier film réalisé, l'héroïne découvre que lorsqu'elle s'habille en garçon, tout le monde s'intéresse à sa personne. Un changement d'identité que la cinéaste a bien connu "lorsqu'elle empruntait les caleçons de son frère Nicolas – son 'héros' – et se faisait appeler 'jeune homme' à 14 ans après s'être coupé les cheveux très courts", peut-on lire dans l'article du quotidien.
Je me sentais différente, en profond décalage
Victoria Bedos avoue avoir eu souvent l'impression d'être "invisible". "J'étais celle qui n'était pas invitée aux soirées", se rappelle-t-elle. Cette mise à l'écart a-t-elle été causée par la notoriété de son père, Guy Bedos ? "Non, je n'ai pas vraiment pâti de ça. Mais j'ai sauté le CM1 et, après, j'étais en retard physiquement. J'avais un corps d'enfant au moment où toutes les filles devenaient femmes. Et puis, j'écoutais de la chanson française et pas du rap. Je me sentais différente, en profond décalage", confie-t-elle. Et que ce soit à l'école ou bien au sein du cercle familial, Victoria Bedos se sent seule. "Quand je dis à ma mère que j'avais l'impression d'être transparente, elle me répond 'Mais tellement pas !'", nuance-t-elle. Avec un frère, Nicolas Bedos, qui était "surdoué", la cinéaste s'était alors cantonnée à un rôle de petite fille sage, qui ne souhaite surtout pas faire de bruit. "Mon frère savait jouer du piano, peindre, écrire, il a eu une vocation très rapidement... Moi, j'étais la bonne élève."
Dans cet entretien, la réalisatrice se rappelle aussi de quelques scènes cocasses mais très touchantes qu'elle a partagées avec son père, qui comme "plein de papas de copines", a vécu "ce moment où il a été terrorisé à l'idée que son petit bébé devienne une femme et lui échappe". "Je me souviens de ses larmes quand ma mère lui a dit que j'avais mes règles". Des confidences à coeur ouvert pour cette femme qui se lance ainsi dans la réalisation.