C'est une conférence de presse qui a fait beaucoup de bruit. Le 25 avril dernier, le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, s'est exprimé devant la presse concernant l'affaire qui fait la Une des journaux depuis plusieurs jours maintenant et qui touche l'un des chanteurs français les plus populaires du moment, Kendji Girac. Une prise de parole lors de laquelle il a notamment révélé les addictions de la star, entre cocaïne et alcool selon Soraya, l'épouse de l'artiste de 27 ans. "Elle décrit Kendji comme étant l'objet de cuites de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues, pouvant durer jusqu'à 48 heures, périodes dans lesquelles il faisait n'importe quoi. Une situation qui était de plus en plus dure à gérer", a-t-il notamment dévoilé.
Des révélations qui ont beaucoup fait parler et qui posent des questions sur ce qu'un procureur de la République devrait dire concernant une affaire en cours. Présent sur le plateau de BFMTV ce dimanche 28 avril, l'actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été interrogé sur ce sujet. "Est-ce que le procureur de la République est allé trop loin ?", lui a demandé Benjamin Duhamel lors de cette interview, ce à quoi le compagnon d'Isabelle Boulay a répondu du tac-au-tac : "Monsieur Duhamel, le procureur, c'est les articles 11 et suivants du code de procédure pénale et il peut communiquer. La justice, c'est d'abord la signature de ceux qui la rende et la communication, c'est exactement la même chose. Il n'appartient pas au garde des Sceaux d'intervenir pour dire : 'Dites, Monsieur le procureur, c'est trop ou c'est trop peu'."
Benjamin Duhamel insiste alors sur l'intérêt du procureur de dévoiler "autant de détails, notamment sur des éléments qui n'ont pas attrait directement à l'enquête". Une relance qui va légèrement irriter Éric Dupond-Moretti. "Ce qui est terrible avec vous, c'est que vous posez les questions, mais vous n'entendez pas les réponses (...) Le garde des Sceaux n'a pas la possibilité d'entraver la liberté du procureur, de l'appeler et de lui remonter les bretelles", rétorque-t-il, ne souhaitant pas dire s'il trouve qu'Olivier Janson est allé trop loin ou non lors de sa prise de parole.
D'après Libération néanmoins, le chanteur aurait donné son accord au procureur sur le déballage de sa vie privée. Selon eux, Olivier Janson a averti "séparément au téléphone, Kendji Girac et sa conjointe, de la teneur de cette conférence de presse". Comme l'indique leur contact, il aurait prévenu le couple qu'il allait faire "le récit intégral de la nuit du drame, jusqu'aux plus menus détails". Une chose à laquelle Kendji Girac aurait donné son accord.
Concernant l'affaire qui implique Kendji Girac, le chanteur a été entendu par les enquêteurs et la thèse de la tentative de suicide, volontaire ou simulée a été retenue. Récemment, un expert du milieu a dévoilé les conséquences sur la carrière du chanteur suite à cette affaire. "Comme tous les artistes issus d'un talent show, ses fans se composent en grande majorité d'enfants et de préados. Une partie importante de son public risque de disparaître, des mamans ne vont pas cautionner ses agissements. Consommer de l'alcool et de la cocaïne cadre mal avec son image d'artiste populaire", analyse Jean-Pierre Pasqualini, directeur des programmes de la chaîne musicale Mélody TV.