Le 12 juin 2024, Yann Barthès a reçu Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, dans son émission Quotidien, sur TMC. L'occasion de revenir sur le licenciement de Guillaume Meurice de France Inter, annoncé la veille. La tension était palpable.
Après avoir été suspendu d'antenne début mai, Guillaume Meurice a appris le 11 juin 2024 qu'il était viré de France Inter car il avait réitéré le 28 avril sur les ondes de la radio une blague datant du 29 octobre 2023. Elle concernait le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qu'il qualifiait de "sorte de nazi mais sans prépuce". Au lendemain de l'annonce, l'humoriste de 42 ans avait pris la parole sur les réseaux sociaux afin de faire part de sa tristesse et pour régler ses comptes avec France Inter. "Aujourd'hui, j'ai le coeur gros. Pas à cause de notre séparation forcée, ni de la manière dont notre histoire se termine. Si je suis triste, c'est de te laisser ainsi, dirigée par des âmes de si peu de scrupules. De celles qui ont comme boussole leur soif d'obéir, et un tableur Excel à la place du cerveau. De celles qui s'imaginent que tu leur appartiens mais qui t'oublieront sitôt leur mandat terminé pour gérer une autre boîte, benchmarker une start-up ou un ministre. S'il y a toutefois une vertu à la fin de notre aventure, c'est d'exposer au grand jour leur brutalité. Derrière leur pseudo bienveillance, leurs grands sourires, leurs coups de com', il y a les coups de menton, les coups de matraque", a-t-il notamment écrit.
Le jour-même, Adèle Van Reeth était l'invitée de Quotidien. Et elle a rapidement tenu à souligner que Guillaume Meurice n'a pas été licencié pour sa blague, mais à cause de son comportement. "Si j'avais pensé que cette décision portait atteinte à la liberté d'expression sur France Inter, je ne serais pas restée. Donc si je suis là ce soir, c'est déjà que la décision qui a été prise de licencier Guillaume Meurice ne porte pas atteinte à la liberté d'expression sur France Inter qui est quand même la chaîne des humoristes, de la liberté d'expression... Première chose à rappeler (...) Il n'est pas licencié pour une blague, comme vous l'avez dit. Les motifs de son licenciement ont été exposés par la présidente de Radio France, Sibyle Veil. Il ne s'agit pas d'une blague, il s'agit de l'attitude de Guillaume Meurice à la suite de la blague (...) Les polémiques ont été alimentées ensuite et quand il y a quelques semaines, il décide de répéter ses propos à l'antenne", a-t-elle expliqué.
Adèle Van Reeth a rappelé que Guillaume Meurice avait été sanctionné pour ses propos à l'époque. Il avait en effet reçu un avertissement de Sibyle Veil, la présidente de Radio France. Et l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) avait sanctionné la première radio de France. Alors, quand il a répété sa blague, il se doutait qu'il allait être "exposé à des complications" a souligné la directrice de France Inter. Et d'évoquer sa "défiance à l'égard de l'entreprise qui l'emploie".
A la suite de ces explications, Yann Barthès lui a demandé : "Vous comprenez qu'on ne comprenne pas le côté attitude ?" Ce à quoi elle a répondu : "Oui et non parce qu'en même temps, vous-même, vous êtes une équipe. Si l'un de vos employés ne se comporte pas forcément bien et laisse entendre que vous prenez vos décisions parce que quelqu'un vous les dicte, laisse entendre que nous n'êtes pas maîtresse de vos choix, je peux comprendre qu'il y ait un problème au bout d'un moment."
Et d'ajouter qu'elle soutenait la décision prise par Sibyle Veil. Le présentateur de TMC a souhaité savoir si cette dernière ou elle avaient subi des pressions, de la part de politiques notamment. "Je ne sais pas, il faut lui poser la question (...) A titre personnel non. C'est d'ailleurs fou que je doive me justifier en fait, c'est ça qui est dingue. C'est qu'on est en 2024, quand on est une femme qui dirige un média puissant... Je suis sans cesse soupçonnée de prendre des décisions en fonction soit du pouvoir, soit des lobby d'opinions. C'est dingue." Yann Barthès lui a alors assuré qu'il lui aurait posé la même question si elle avait été un homme.
Un moment de tension à découvrir dans notre diaporama.