Son sang-froid a impressionné Emmanuel Macron. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a su garder son calme face à ce que les pays européens n'imaginaient pas il y a quelques semaines : l'invasion de son pays par la Russie. En fonction depuis le 20 mai 2019 seulement, l'homme de 44 ans se retrouve plongé dans la guerre face au dirigeant de l'État qui a la deuxième armée du monde, Vladimir Poutine. Portrait.
Elu à plus de 73%, Volodymyr Zelensky est donc passé il y a trois ans d'humoriste, producteur, réalisateur, scénariste et comédien. Il avait incarné pour la télévision un professeur devenu président, un rôle prémonitoire. "Après une déclaration de candidature fin 2018, reposant essentiellement sur la dénonciation des élites et la promesse de lutter contre la corruption, ce père de deux enfants se retrouvait donc au deuxième tour face au président sortant, Petro Porochenko, qu'il battait largement", rappelle Le Parisien.
Volodymyr Zelensky est originaire de la région industrielle de l'Est de l'Ukraine, terreau électoral des partis orientés vers la Russie et ses parents, ingénieurs techniciens de l'industrie. Misant sur une identité ukrainienne qui est "civique" non pas "ethnique" - il est russophone et parlait peu l'ukrainien auparavant -, le jeune chef d'état ne vient pas de l'oligarchie en place mais du monde du spectacle. Populaire mais inexpérimenté, il se retrouve dans le bain sans ménagement. Face à la guerre, il peut compter sur le soutien de sa famille, ses piliers. Marié à Olena Kiyachko, qu'il a rencontrée au lycée, il est père de deux enfants : Oleksandra (2005) et Kirilo (2013).
Depuis que la Russie veut intervenir en Ukraine, Volodymyr Zelensky a fait preuve dans ses discours d'une "dignité et d'une intelligence remarquable", explique la professeure Cécile Vaissié. Son calme, peut-être issue de son expérience de comédien, a impressionné comme le souligne Le Parisien : "Même Emmanuel Macron a été impressionné, selon son entourage. Lors des entretiens avec Zelensky, le chef de l'État français a été frappé par son sang-froid, estimant qu'il y avait pourtant de quoi être nerveux avec plus de 100 000 soldats russes à ses portes." La suite des événements dira si son attitude et son volontarisme suffiront à faire face à cette grave crise.