C'est ce lundi 3 octobre que les téléspectateurs pourront découvrir le deuxième volet événement du diptyque consacré au gangster français Jacques Mesrine sur M6, quelques semaines après la diffusion de L'instinct de mort le 26 septembre, devant seulement 2,88 millions de cinéphiles. Récompensé en 2009 par les César du meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Vincent Cassel, méconnaissable dans le rôle-titre, Mesrine : L'Ennemi public n°1 clôt avec brio un projet incontournable.
L'histoire : Condamné à vingt ans de prison, Mesrine annonce publiquement qu'il fera tout pour s'évader du quartier de haute sécurité où il est enfermé. Lorsqu'il y parvient, il déclenche une véritable passion relayée par les médias, tandis que la police le poursuit sans relâche pour l'abattre.
En 2008, la sortie des deux films consacrés à Jacques Mesrine était un événement pour un cinéma français d'ordinaire moins ambitieux lorsqu'il s'agit d'action et de figures empruntées au réel. Mené par le réalisateur Jean-François Richet et le jeune producteur Thomas Langmann (le fils du producteur Claude Berri), Mesrine est un projet titanesque qui a connu de nombreux tumultes lors de son développement.
D'abord engagé sur l'idée d'un seul film, Vincent Cassel s'est rétracté en recevant une première version du scénario trop simpliste, avant de revenir lorsque deux films ont été mis en chantier. Entre temps, Benoît Magimel, Marion Cotillard, Eva Green, Guillaume Canet et Romain Duris ont été approchés pour les rôles principaux qui sont finalement tenus par Cécile de France, Ludivine Sagnier et Mathieu Amalric.
L'expérience américaine du réalisateur français Jean-François Richet (il a dirigé le remake du film de John Carpenter, Assaut sur le central 13, avec Ethan Hawke et Laurence Fishburne) lui a certainement servi lors du tournage de Mesrine et ses nombreuses scènes d'action et de fusillades urbaines. Mais au-delà du spectacle et de la reconstitution historique soignée (le récit s'étale sur les années 60 et 70, entre la France et le Canada), Mesrine dresse le portrait d'un homme devenu mythe, mort en martyr le 2 novembre 1979 à Paris, et dont le compagnon de cellule Charlie Bauer (interprété par Gérard Lanvin dans le film) est mort en août dernier. La compagne du ganster, Sylvia Jeanjacquot, qui a été grièvement blessée lors de la mort de Mesrine, s'est violemment insurgée et opposée à la façon dont leur couple était décrit dans ce film (elle tacle gravement Charlie Bauer !) et le raconte dans son livre Ma vie avec Mesrine publié chez Plon.
Parce qu'ils creusent le personnage pour en saisir les conflits et les amours, les deux films ne laissent pas indifférent. Il n'y a qu'à voir l'affiche de L'Ennemi public n°1, dont le visage ensanglanté rappelle immanquablement Jésus, pour saisir la complexité d'un film qui s'efforce de gommer les frontières entre le Bien et le Mal.
Mesrine : L'Ennemi public n°1, de Jean-François Richet, diffusé lundi 3 octobre 2011 sur M6 20h45.