C'est une institution de l'écologie et tout autant de la photographie. À 73 ans, Yann Arthus-Bertand assoit certaines positions et en remet d'autres en question. Pour Closer, il fait le point à quelques mois de la sortie de son prochain film Woman.
"J'ai longtemps eu des rapports macho, d'homme ambitieux ne regardant que les femmes qui réussissent, sans m'apercevoir que j'étais con, tout simplement", se repentit-il. C'est le tournage qui lui à fait ouvrir les yeux sur son rapport à l'amour. "Je n'avais pas aimé assez ma mère, continue-t-il, j'ai compris que la personne qui m'a fait ce n'est pas mon père". Il s'en rappelle comme "discrète", "terrorisée" par son père, à qui il n'a dit "'je t'aime' qu'à la fin de sa vie seulement". Après autant d'années, il se considère comme un "mec qui essaie d'être moins con, d'être debout".
Impliqué dans l'écologie depuis toujours, il crée la fondation GoodPlanet le 1er juillet 2005. Mais "on a perdu la bataille climatique", selon lui. La seule qui pourrait peut-être nous sauver, c'est Greta Thunberg : "Cette fille, c'est le miracle que j'attendais !", s'exclame-t-il. Et même s'il a déjà croisé sa route, à Paris, cette légende n'a pas osé aborder celle qui illustre le renouveau de l'écologie ! "Je me sentais un peu vieux con, un peu déplacé."
Les controverses, lui aussi n'en a cure mais il avoue "avoir arrêté de donner des leçons à tout le monde". Celui qu'on a affublé du sobriquet d'hélicologiste continue à faire des petits pas pour l'homme mais des grands pour la planète. "J'ai décidé que ce serait mon dernier voyage en avion", dit-il quand il évoque son récent voyage à New York. "Et je ne tire plus la chasse d'eau. Ma femme gueule, mais c'est comme ça." Mais Yann Arthus-Bertand connaît surtout ce qui sera son dernier geste écolo : "Dans mon bureau, chez moi, trône d'ailleurs mon futur cercueil, un modèle écolo en carton".