Réactualisation : Le tribunal correctionnel de Montpellier a rendu son verdict dans l'affaire Yann M'Vila. Les deux jeunes femmes, Sarah, 22 ans, standardiste à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, et Ingrid, 25 ans, serveuse dans un restaurant de Nîmes, ont toutes les deux été condamnées à six mois de prison dont trois avec sursis pour avoir dérobé des effets personnels et de l'argent à Yann M'Vila, milieu internationnal rennais, au cours d'une nuit agitée. Elles ont en outre écopé de deux ans de mise à l'épreuve et devront verser un euro de dommages et intérêts, ainsi que 500 euros de frais de justice. Le tribunal a ainsi partiellement suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé huit mois de prison dont trois fermes à l'encontre des deux jeunes femmes.
Le 6 mars, nous écrivions : En août 2011, une affaire venait rappeler que les footballeurs anglais n'avaient pas le monopole des scandales sexuels et des frasques extra-sportives.
La Gazette de Montpellier révélait alors que le milieu de terrain de l'équipe de France et de Rennes, Yann M'Vila, s'était réveillé au petit matin dans sa chambre d'hôtel, délesté de ses biens. Une montre estimée à 13 000 euros, des téléphones et un ordinateur portables, 450 euros en liquide, une ceinture de marque et du parfum avaient ainsi disparu en même temps que les filles que la star avait invitées avec un ami dans sa chambre, après une soirée arrosée dans une boîte de nuit de la ville... Des biens retrouvés en même temps qu'Ingrid et Sarah (23 ans), les deux jeunes filles, le lendemain des faits.
Aujourd'hui, c'est le procès des deux filles qui se déroulait à Montpellier. Et l'audience a fait quelques révélations surprenantes. Au premier rang desquelles la condition des deux jeunes femmes, qui ont démenti avec fermeté être des prostituées, pas plus que des escort girls, alors que le dossier assurait le contraire.
Si elles ont reconnu avoir négocié des relations tarifées à hauteur de 5 000 euros avec Yann M'Vila et son ami, elles racontent que le reste de la soirée ne s'est pas déroulé comme prévu, même si les détails restent flous. Et le vol n'en serait que la conséquence comme l'affirme l'avocat d'une des deux prévenues, Me Carmelo Vialette, faisant état d'un état alcoolisé certain, de relations forcées, d'une dispute et avançant que les deux jeunes filles s'étaient retrouvées nues dans le hall de l'hôtel et avaient dû faire appel au réceptionniste pour récupérer leurs affaires. "Connaissez-vous une préméditation de vol qui se déroule ainsi ? Connaissez-vous des relations consenties qui se terminent comme ça?", argumente l'avocat, précisant que le vol n'était qu'"un réflexe haineux" , une "volonté de vengeance". "Je pensais que ce serait juste une soirée festive, c'était glauque", raconte Ingrid à la cour.
Pour le procureur et la partie civile, s'appuyant sur les multiples affaires de vols aggravés dans lesquels elles ont été impliquées, les deux accusées ne sont certes pas des prostituées, mais bien "des voleuses professionnelles, il n'y a pas l'ombre d'un doute".
Du côté de Yann M'Vila, qui n'était pas présent à l'audience, on réfute catégoriquement l'idée d'une quelconque relation sexuelle. "Mon client n'a pas du tout le profil du footballeur à la grosse tête qui se paie des escort girls. Il a 21 ans, il est marié et père de deux enfants, il est reconnu par tous comme quelqu'un d'extrêmement sérieux", avance son avocat Me Thierry Fillion.
Un argument balayé par la défense : "On ignorait jusque-là qu'un bon père de famille vertueux passait sa nuit en discothèque à vider des magnums de champagne et à finir à l'hôtel en bonne compagnie. Quand on porte le bleu-blanc-rouge, qu'on chante La Marseillaise et qu'on prétend avoir une vie de famille exemplaire, on se doit d'avoir un comportement moral irréprochable."
Le procureur a requis huit mois de prison dont cinq avec sursis contre les deux jeunes femmes, le verdict étant attendu pour le 27 mars prochain.