Yann Moix – qui avait déjà accusé son père de le frapper dans Panthéon (2006), puis dans une interview accordée à Marie Claire en 2019 – a décrit plusieurs des sévices qu'il aurait subis enfant dans son dernier roman, Orléans. "C'est pour rétablir la vérité" et lui dire "d'arrêter de nuire" à leurs parents et à lui-même qu'Alexandre Moix a accordé une interview à BFMTV. Un entretien diffusé le 17 septembre 2019 qui a permis au cadet de livrer sa version des faits.
Heureusement que mon père était là pour sévir
"La réalité, c'est que mon père ne supportait plus que mon frère me batte quasi toutes les nuits", déclare-t-il pour répondre aux accusations de maltraitance familiale. Alexandre Moix, tout comme son père avant lui, a reconnu que Yann Moix avait été parfois puni. "Mais ce n'était pas les tortures et les sévices décrits dans le roman qui sont dignes de périodes de guerre, d'interrogatoires dignes de la Gestapo et de la Stasi", déclare-t-il. Comme le précise ensuite Alexandre Moix, son frère recevait "des paires de claques, des coups de pied, des corrections très sévères". Et il ajoute : "Oui, mon frère recevait des raclées." Des punitions destinées à protéger Alexandre : "Face à la violence de mon frère, je pense que mes parents m'ont protégé. Heureusement que mon père était là pour sévir, contenir la violence de mon frère. Il aurait peut-être fini par me tuer physiquement."
Dans cette interview, Alexandre Moix a également déclaré que Yann avait aussi cherché à lui nuire à l'âge adulte en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour qu'il ne soit pas publié (Alexandre Moix est aussi écrivain). En outre, il a nié les sous-entendus de Yann selon lesquels il serait proche de mouvements d'extrême droite : "J'ai toujours été apolitique. La politique ne m'a jamais vraiment intéressé."
Je plains mon frère
Enfin, le cadet – qui a par ailleurs eu des enfants avec l'ex de Yann Moix – a conclu l'entretien en partageant ses regrets : "Je plains mon frère, mais je ne pardonne pas. (...) Je pense que c'est quelqu'un d'hyper malheureux, prisonnier de lui-même, de sa haine. (...) J'ai toujours espéré faire des choses avec lui. On aurait pu s'appeler les frères Moix comme les frères Bardem. On aurait vraiment pu s'entendre et faire des choses incroyables."
Comme l'a révélé à Télé Loisirs l'avocat d'Alexandre Moix, Maître Pierrat, l'interview a été tournée chez son client à Orléans. "Nous avons choisi le principe d'un entretien enregistré pour une question de sérénité. Il y a eu des moments d'émotion qu'Alexandre souhaitait garder pour lui", a-t-il déclaré.
Yann Moix, qui s'est mis en retrait des médias et a arrêté la promotion de son livre, n'a pas réagi à ses propos.