"Yann est probablement une victime mais il en oublie une autre, son frère", dénonce José Moix dans une lettre adressée à nos confrères de L'Obs et publiée dans son intégralité jeudi 22 août 2019. L'ancien kinésithérapeute de 75 ans réplique suite aux accusations de l'écrivain. Dans son ouvrage baptisé Orléans et sorti en librairies mercredi 21 août, Yann Moix raconte avoir été un enfant battu. Une version contestée par son père, qui assure que le chroniqueur télé de 51 ans était plus bourreau que victime.
"Yann n'a jamais accepté la naissance de son petit frère Alexandre, de quatre ans son cadet. À partir du moment où Alexandre est né, il n'a jamais pu supporter qu'il existe. Lui qui avait été un enfant si doux jusque-là, il est devenu un enfant terrible, écrit José Moix. Surdoué certes, attachant à beaucoup d'égards, mais malheureusement au quotidien, nous avions de grosses difficultés à canaliser sa violence. Il a toujours voulu 'éliminer' Alexandre, et quelques fois de manière physique."
Les sanctions n'arrivaient pas sans raison
Et de livrer quelques exemples terrifiants : "Lorsque vous avez un enfant de six ans qui veut défenestrer du premier étage son petit frère et qu'on le rattrape in extremis, comment réagir ? Ou encore lorsqu'il a tenté au même âge de le noyer dans la cuvette des toilettes, ou que, devenu adolescent il courait après lui avec un couteau de cuisine dans la maison familiale (ce qu'il attribue aujourd'hui à sa mère !), qu'il cassait systématiquement tout ce qui appartenait à son frère, qu'il le rabaissait sans cesse, qu'il l'humiliait et le rouait de coups dès que nous avions le dos tourné... Comprenez que j'ai probablement mal agi face à l'ampleur des violences qu'il faisait subir à son petit frère."
En bref, il assure que Yann Moix a eu des "comportements mettant parfois en danger la vie de son petit frère". Et, "contrairement à ce que Yann prétend, les sanctions n'arrivaient pas sans raison". Le septuagénaire poursuit en précisant avoir lui-même été "abandonné et martyrisé". "Je me suis construit tant bien que mal, j'ai éduqué mes enfants comme j'ai pu et certainement de manière trop sévère, concède-t-il, mais très loin des sévices décrits."
Rappelons que José Moix a déjà pris la parole le 19 août 2019. Auprès de nos confrères de La République du Centre, il niait les accusations de violence. "Tout d'abord, je tiens à dire que notre fils n'a jamais été battu", avait-il assuré. Et de déclarer que la maman de Yann Moix n'a "jamais levé la main sur lui". "Tout ce qui est relaté dans Orléans [tout comme dans Panthéon, paru en 2006, NDLR] n'est que pure affabulation", avait-il assuré. Aujourd'hui, José Moix, tout en gardant la même ligne, se montre un peu plus nuancé dans ses propos...