Dans la plus grande discrétion, la jeune et jolie Zoé Adjani-Vallat a monté les marches du 68e Festival de Cannes lors de la projection de Sicario. Dans l'ombre des Emily Blunt, Antonio Banderas ou Irina Shayk, l'adolescente de 16 ans propulsée sous le feu des projecteurs avec la comédie dramatique Cerise serait presque passée inaperçue.
Arborant un haut blanc léger et un short taille haute noir, juchée sur des sandales compensées, la petite Zoé a des arguments à revendre dans l'exercice du tapis rouge. Visiblement à l'aise, la nièce de la grande Isabelle Adjani marche sur les traces de son illustre aînée, laquelle aura marqué le Festival de son empreinte. Glamour à souhait, la multiprimée Isabelle Adjani restera à jamais gravée dans la mémoire des festivaliers pour ce célèbre scandale déclenché en 1983. Venue présenter L'Été meurtrier, la comédienne dérape en boudant la conférence de presse. Les journalistes et les photographes lui répondront par un boycott tout aussi cinglant et visible, lorsque sur les marches, ils poseront leurs appareils et caméras et laisseront la comédienne fouler le tapis rouge dans un silence de cathédrale. Un fait à ce jour encore unique au Festival de Cannes.
Fort heureusement, trente-deux ans plus tard, Zoé Adjani – fille du regretté Eric Adjani, le frère de la star – n'a pas eu à subir le même sort. La jeune comédienne était venue à Cannes à la fois en habituée (elle vit sur la Côté d'Azur) mais, pour la première fois, en tant qu'actrice. Aux côtés du réalisateur Jérôme Enrico, elle a fêté par ce petit plaisir symbolique le succès de son premier film, Cerise. Elle y incarne une ado rebelle contrainte de vivre avec son père qu'elle ne connaît dans une Ukraine en pleine mutation.