Biographie
- Naissance : 13 décembre 1976, Dakar
- Âge : 47 ans
- Signe astrologique : Sagittaire
- Résidence : France
Pendant quelques années, Rama Yade a transformé le regard porté sur la politique hexagonale. Jeune, libre, réfractaire à la langue de bois et à la lourdeur des appareils politiques, elle a navigué à vue, avec des hauts - des postes ministériels - et des bas - des échecs électoraux. Elle est mère d'une fille, Jeanne, avec qui elle vit aux Etats-Unis.
Mame Ramatoulaye Yade naît à Dakar, au Sénégal, le 13 décembre 1976. Elle est issue de la communauté Léboue, installée sur la pointe du Cap-Vert, à Dakar. C'est une communauté traditionnellement dédiée à la pêche et l'agriculture, mais ses parents sont d'un milieu aisé et intellectuel. Sa mère est professeur de lettres et son père, diplomate, a été le bras droit et secrétaire particulier du président Léopold Sedar Senghor.
Quand elle a 11 ans, la famille de Rama Yade quitte le Sénégal pour s'installer en France, mais en 1990 ses parents se séparent. Son père retourne au Sénégal et Rama Yade vit alors avec sa mère et ses trois soeurs dans une cité HLM de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Elle est naturalisée française en 1997 et poursuit de brillantes études, en faisant hypokhâgne au Lycée Paul Valery, puis en étant diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en 2000.
Elle intègre le monde politique en 2002 comme administratrice du Sénat, où elle est chargée de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'Outre-mer. Désireuse de s'engager de façon plus nette, et séduite par la personnalité de Nicolas Sarkozy, elle s'engage en 2005 à l'UMP, comme militante. La même année, elle épouse le militant socialiste et historien Joseph Zimet, fils du chanteur en langue yidish Ben Zimet. Son mari fut conseiller au cabinet du secrétaire d'Etat Jean-Marie Bockel. En 2006, au Sénat, elle devient administratrice des collectivités territoriales, chargée de la décentralisation.
Rapidement repérée par les instances de son parti, elle est nommée en mars 2006 secrétaire nationale de l'UMP chargée de la francophonie. Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, elle est nommée, le 17 juin 2007, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères, chargée des Droits de l'Homme, dans le gouvernement Fillon. Durant toute sa carrière politique, Rama Yade va se singulariser par des prises de position qui la font sortir du rang et affirmer une personnalité qui va à l'encontre de la langue de bois et des consignes de parti. Mais sa cote de popularité, toujours très haute, la protège en quelque sorte des recadrages trop sévères. En 2007, elle va soutenir des squatteurs expulsés à Aubervilliers, refuse d'accompagner Nicolas Sarkozy en Chine, et quand ce dernier accueille le Colonel Kadhafi en grande pompe à l'Elysée, elle déclare qu'il doit "comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits". Une déclaration qui embarrasse l'Elysée, mais conforte son rapport favorable avec la population et lui vaudra, en 2009, de prendre la tête des personnalités politiques préférées des Français, avec plus de 60% d'opinions favorables. Elle est pourtant remise en cause par son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, qui affirme dans une interview que la création d'un secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme était une erreur. Elle lui répond en mettant en exergue son bilan.
En 2009, Rama Yade est nommée secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Santé et des Sports, chargée des sports, dans le gouvernement Fillon remanié. Là encore, elle s'affronte régulièrement avec sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, et déclenche quelques polémiques. A la suite du discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, où il affirme que "l'homme africain n'est pas entré dans l'Histoire", elle prend ses distances et n'est pas reconduite dans le troisième gouvernement Fillon, en novembre 2010. Son bilan aux sports est pourtant jugé positif, avec l'obtention de la Coupe d'Europe de football 2016, la lutte contre l'homophobie et divers plans d'équipement et de gestion.
En parallèle à ses responsabilité ministérielles, Rama Yade a souhaité avoir une implantation locale, dans sa ville de Colombes, où elle est élue conseillère municipale d'opposition en 2008. Mais en 2011, il est révélé que, n'ayant pas payé de taxe d'habitation à Colombes, elle n'était pas éligible dans cette commune. Elle est radiée des listes électorales, ce qui aboutit à un procès dont elle sort complètement relaxée en 2013.
En rupture de l'UMP, elle rejoint en 2010 le Parti Radical de Jean-Louis Borloo, dont elle est nommée première vice-présidente en 2011. Aux législatives de 2012, elle se présente sous cette étiquette dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine, mais elle y est nettement battue, avec seulement 13,84 % des voix. Suite à cette défaite, elle retrouve son poste d'administratrice au Sénat. Lors de la formation de l'UDI, en 2012, elle rejoint cette fédération des partis centristes, dont elle devient présidente de la commission des investitures. Elle reste en même temps au Parti Radical, dont elle brigue la présidence après la démission de Jean-Louis Borloo en juin 2014. Elle est battue par le maire de Nancy Laurent Hénart, mais elle remet en cause la régularité des résultats et tente de faire annuler cette élection par le biais du Tribunal de grande instance de Paris. Elle est déboutée, puis échoue à devenir chef de file de l'UDI pour les élections régionales de la fin 2015. Elle est finalement exclue du Parti Radical à la même période et annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2017.
Elle se refuse à passer par le biais des primaires de la droite et fonde son mouvement politique, La France qui ose. Avec un programme choc, en matière sociale, elle bat la campagne pour récolter les parrainages nécessaires. Elle annonce en avoir obtenu trois cents, mais il en faut cinq cents et elle ne peut donc aller au bout de sa candidature. Pour les législatives qui suivent l'élection d'Emmanuel Macron, elle se parachute à Blois et se présente dans la première circonscription du Cher, mais elle est largement éliminée au premier tour avec seulement 5,65 % des voix.
A la suite de cette expérience mitigée avec le monde politique, Rama Yade souhaite s'impliquer dans les instances internationales et plus particulièrement servir de lien entre l'Afrique et le nouveau monde. Après des aller et retours entre Paris et Washington, et de premiers rapports pour la Banque mondiale, elle s'installe à l'été 2018 dans la capitale américaine, avec sa fille Jeanne, née en 2013. Séparée de Joseph Zimet, elle garde néanmoins des attaches professionnelles en France : un cours à Sciences Po et l'animation d'une émission politique sur la chaîne Vox Africa, après avoir refusé de rejoindre On n'est pas couché comme chroniqueuse et de présenter le JT de M6.
Rien ne dit que la politique politicienne est pour toujours éradiquée de la vie de Rama Yade. Mais l'urgence n'est pas là, pour le moment.