Il fait partie de ses chanteurs emblématiques du milieu artistique français. Michel Sardou s'est confié à coeur ouvert dans un long entretien pour nos confrères du Monde. Interprète de variété française, l'artiste se dit aussi chanteur engagé. "J'ai écrit Les Ricains après avoir vu le drapeau vietcong flotter sur la Sorbonne, ce qui m'a fait mal", confie-t-il, indiquant qu'il "s'est emparé des sujets de société qui provoquaient une émotion au-delà de la politique". Michel Sardou donne alors une description de ses orientations politiques : "Je n'ai jamais été d'une droite radicale ou extrême. Je suis resté un gaulliste faible, un gaulliste sans de Gaulle, un bonapartiste sans Bonaparte. Mais à l'époque, cela a eu de l'importance parce que la majorité des grands concerts étaient organisés par le parti communiste, la majorité des chanteurs étaient de gauche. J'étais le seul à ne pas l'être ou j'étais le seul à le dire."
J'étais à l'Élysée en costume-cravate, lui était en short
L'occasion pour lui de se confier sur sa relation avec Nicolas Sarkozy qu'il a fréquenté "un tout petit peu". Mais voilà que Michel Sardou précise que sa relation avec l'ancien président de la République "s'est mal terminée. J'ai fait une réflexion qui ne lui a pas plu : j'étais à l'Élysée en costume-cravate, lui était en short. Je lui ai dit 'cela ne fait pas très président de la République' et il s'est fâché", confie-t-il. Un souvenir qu'il garde en mémoire, comme les reproches que certains lui ont lancés lorsqu'il sort la chanson Je suis pour, en faveur de la peine de mort. "C'est normal parce que je ne suis pas allé au bout de mon idée. En effet, je voulais parler de la vengeance d'un père et non pas de la justice. Je suis d'ailleurs complètement d'accord avec Badinter : la peine de mort n'a jamais fait reculer la criminalité", indique-t-il.
Michel Sardou, toujours très franc sur ce qu'il pense, indique ne jamais avoir eu de vraie éducation politique. "Je n'en avais aucune. Enfin, mon père était gaulliste. Il avait fait toute la campagne d'Afrique du Nord... Quand de Gaulle passait à la télévision, il se levait et l'écoutait debout." Le chanteur, qui se qualifie de "tête de mule" n'hésite donc pas à dire tout haut ce qu'il pense, quitte, parfois, à froisser certains.