Il fait partie des ces joueurs que l'on a vu trop beaux, trop jeunes. À 32 ans, Yann M'vila n'est pas devenu le joueur vedette que la France du football espérait. Pourtant, tout avait parfaitement démarré pour le natif d'Amiens (Somme), qui fait ses gammes au Stade rennais, avant de connaître une première convocation en équipe de France en 2010, à seulement 20 ans. Malheureusement pour lui, il fait partie des 5 joueurs convoqués par la commission de discipline de la fédération française de football après une virée nocturne dans une boîte de nuit parisienne, seulement 3 jours avant un match décisif avec l'équipe de France espoir. "Avant cette histoire, j'étais en contact avec Manchester City, qui m'avait demandé mon numéro de maillot. Ensuite...", raconte ce 3 mars le joueur dans une interview accordée à Libération.
S'il réussit à rebondir en club, passant notamment par l'Inter Milan ou l'AS Saint-Étienne, il ne retrouvera plus jamais les joies de l'équipe de France dans sa carrière. Il part même en Russie en 2016, au Rubin Kazan, où l'attend un contrat pharaonique d'environ 6 millions d'euros par an. "L'argent ne fait pas le bonheur, j'en parle en connaissance de cause : c'est à ce moment-là que je plonge dans une profonde dépression", témoigne Yann M'vila, qui va alors tomber dans l'enfer des médicaments pour se soulager : "Le médecin du club m'a fait des piqûres dans les fesses tous les soirs. Bon... la dépendance rentre dans ta tête, elle peut t'emmener vers autre chose type Lexomil, Xanax... Avant les matchs, j'avais envie de vomir. Et sur le terrain : nickel".
Je croyais que j'allais mourir
Une période plus que compliquée pour l'ancien Bleu, qui a déjà eu de gros problèmes en club par le passé. Une dépression qui se manifeste par une grande fragilité mentale, comme il le révèle aujourd'hui. "Par des crises d'angoisse. Il y avait un contexte aussi : l'éloignement, la solitude, l'impression que l'étiquette qu'on m'a collée ne s'effacera jamais... J'angoissais aussi de tout perdre", raconte-t-il, jusqu'au jour où il se fait très peur. "Je me suis réveillé un matin en tremblant. Je croyais que j'allais mourir", raconte-t-il.
Aujourd'hui sorti d'affaire et heureux dans son club de l'Olympiakos, en Grèce, Yann M'vila mène une vie paisible de jeune père de famille.
L'interview de Yann M'vila est à retrouver en intégralité sur le site de Libération.