Si on a dans l'esprit les shows endiablés de Johnny Hallyday, suant sous les projecteurs, le sourire de Michel Berger au piano ou encore le costume sombre d'Eddy Mitchell, c'est la mine fermée de Michel Sardou qui domine, lorsque l'on parle de lui. Rarement souriant, même sur scène, le chanteur n'a pas vraiment forcé sa nature devant son public, qui l'a toujours accepté comme il est depuis des années et qui a hâte de le retrouver en tournée toutes ces prochaines semaines.
Et même... qui a du mal à le voir sourire : alors qu'il a habitué ses fans à un "visage sombre, presque hostile" et même à une "tête d'enterrement" selon le Figaro Magazine, qui lui consacre un portrait ce vendredi, il surprend tout le monde dans les années 2000 en sortant son disque Français. Sur la pochette, en effet, un léger sourire éclaire son visage.
Mais... l'audience ne suit pas ! Loin de certains de ses albums vendus à plus d'un million d'exemplaires, celui-ci s'arrête en effet à 375 000 ventes et ne séduit pas. "On m'accuse de ne pas sourire. La seule fois où j'ai souri, c'est ma plus mauvaise vente", avait ensuite ironisé le chanteur, qui l'assume tout simplement : contrairement à ses parents, "l'affable Fernand et la bonne vivante Jackie", il n'est pas dans sa nature de sourire.
"En accord avec ce qu'il dégageait"
Et cela s'est même transformé en argument marketing, selon son ancien producteur Régis Talar. "Sardou faisant la gueule, on en est responsable, même si on ne l'a pas fabriqué", avait-il avoué. "C'était sa nature de ne pas sourire. On a donc été en accord avec ce qu'il dégageait, avec son image. On n'a pas lutté contre ses idées, ses textes, qu'ils soient discutables ou pas. On est allés au bout de ce qu'il avait. [...] Notre rôle était de mettre en valeur sa personnalité".
Une personnalité très assumée, qui collait bien avec son caractère parfois grognon, ses coups de gueule et ses prises de position parfois polémiques. Alors bien sûr, sur les plateaux de Maritie et Gilbert Carpentier, dans les années 70, Michel Sardou a parfois détonné avec ses costumes trois pièces et ses noeuds papillons, loin de tous ses confrères ravis d'aller briller et scintiller, rire ensemble et parfois improviser des duos improbables.
Mais après tout, c'est comme ça que son public le préfère... et il ne risque pas de changer tout de suite !