Emmanuel Macron a choisi de faire une interview fleuve, enregistrée, pour présenter son bilan à quatre mois de l'élection présidentielle, sans officialiser sa candidature par ailleurs. Elle a été diffusée simultanément sur LCI et TF1 et était animée par Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin, abordant les sujets forts de son quinquennat tels que la Covid-19 et la crise sanitaire, les Gilets jaunes, la situation économique ou encore les réformes mais pas seulement. Le président de la République a réagi à l'affaire Nicolas Hulot, lui qui a été son ministre de la Transition écologique durant un an, et également à ses phrases chocs qui ont marqué les Françaises et les Français. Parmi celles-ci, il y en a une qu'il regrette particulièrement.
Audrey Crespo-Mara montre que lors des dix-huit premiers mois de sa présidence, Emmanuel Macron a marqué les esprits par ses déclarations polémiques, comme lorsqu'il a conseillé à un jeune horticulteur sans emploi de traverser la rue pour en trouver un, soulignant l'image d'un dirigeant "arrogant". Quand on lui demande quels sont les mots qu'il regrette le plus, le président de la République choisit "les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien", prononcés le 29 juin 2017, lors d'un discours dans le cadre de l'inauguration du campus de start-up Station F à Paris.
"C'est d'autant plus injuste pour moi car je me souviens très bien de mon propos où je dis 'il y a des gens qui réussissent et d'autres qui ne sont rien'. On ne peut pas dire ça. (...) Je passe dix minutes à leur dire 'vous êtes entrepreneurs, c'est formidable, mais au fond, entreprendre, ce n'est pas grand-chose si vous n'aidez pas les autres et vous n'aidez pas à ce que la société tende une main à chacun. J'ai cette formule, quand on la prend comme ça qui est terrible - il se trouve qu'on a dit ça de moi, il n'est personne, il n'est rien [il fait allusion aux attaques du candidat de Reconquête! Eric Zemmour] -, c'est terriblement blessant. J'ai acquis une conviction, il faut bousculer. Je reste, avec autant de volonté, de bousculer le système. Mais j'ai acquis une chose, c'est qu'on ne fait rien bouger si on n'est pas pétri d'un respect infini pour chacun. Je pense que dans certains de mes propos, j'ai blessé les gens. Et je pense qu'on peut bouger les choses sans blesser des gens."