En juin dernier s'est achevée l'une des affaires les plus emblématiques de #MeToo. En effet, la Cour de cassation a définitivement écarté les accusations de viol formulées en 2018 contre le cinéaste Luc Besson par l'actrice Sand Van Roy. Cette décision mettait alors "un terme définitif à cette procédure initiée en 2018, durant laquelle Luc Besson a été systématiquement innocenté", s'était félicité Me Thierry Marembert, l'avocat du cinéaste. Cette semaine, ce dernier revient sur cette affaire dans les colonnes de Paris Match.
Le réalisateur du Grand Bleu explique notamment avoir été "sidéré" la première fois qu'il a pris connaissance de ces accusations. Avant de se retrouver rapidement "démuni" devant "une telle situation". "L'enquête a duré cinq ans, il y a eu 31 auditions de témoins, des experts toxicologiques, psychiatriques, psychologiques, et près de deux mille pages de dossier". Une longue affaire, pour finalement un heureux dénouement : "La justice a fait son travail et m'a déclaré quatre fois non-coupable, l'affaire est close".
De quoi soulager le papa de Juliette, Shanna, Thalia, Sateen et Mao, qui regrette toutefois que certains doutent encore de son innocence : "J'ai entendu certains dire : 'il n'y avait pas assez de preuves !' Mais bien au contraire, la justice a recueilli des dizaines de preuves de mon innocence. Pas la peine de crier au complot, de me prêter des relations que je n'ai pas, c'est du pur fantasme." Depuis cinq ans, il voit un psychologue : "J'ai compris que même si l'on est convaincu d'avoir les pieds sur terre, on ne les a jamais vraiment."
La vrai victime, c'est elle
Quant à l'impact de cette affaire sur sa réputation, il répond : "Le tissu médiatique est une gigantesque flaque d'essence où n'importe qui peut jeter une allumette." Sans oublier qu'il n'est pas la seule personne à avoir souffert de cette affaire. Il pense alors à sa femme Virginie, qui s'est retrouvée "humiliée et insultée publiquement" : "Je l'ai trahie alors qu'elle avait toute confiance en moi (...) La vraie victime, c'est elle..." S'il admet être "le premier responsable" de cette situation, il ne comprend pas pour autant pourquoi personne n'a essayé "de la protéger".
Cette affaire ne change cependant rien à son regard sur les mouvements féministes et la libération de la parole chez les femmes : "Les agressions envers les femmes, quelles qu'en soient la nature ou la forme, sont odieuses et inacceptables." Enfin, Luc Besson réagit à sa présence cette semaine à la Mostra de Venise, où il présentera son film Dog Man. Il a "hâte de le montrer aux spectateurs", de "voir comment ils vont réagir", car "le reste est moins important"...