Le nom de Paul-Henri Nargeolet résonne dans de nombreux esprits depuis plusieurs jours. Le célèbre océanaute de 77 ans faisait partie de l'équipage qui a pris place à bord du sous-marin de tourisme d'OceanGate, Titan, dont la mission était d'aller explorer l'épave du Titanic qui fascinait tant le Français. Paul-Henri Nargeolet n'est malheureusement pas revenu vivant de ce voyage débuté dimanche dernier, tout comme les quatre autres personnes qui l'accompagnaient : Stockton Rush (patron d'OceanGate Expeditions), Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding.
L'heure est maintenant au recueillement et aux souvenirs pour les familles des victimes. Plusieurs amis de Paul-Henri Nargeolet se confient ce samedi 24 juin 2023 dans les colonnes du Parisien. L'un d'eux avait eu de ses nouvelles juste avant qu'il n'embarque dans le sous-marin qui a implosé.
"On échangeait par e-mails, se souvient Jean Jarry, organisateur de la campagne qui a découvert l'épave du Titanic en 1985. Son dernier message disait qu'il était aux Etats-Unis, en ajoutant : 'Nous allons plonger demain.' Du coup, quand j'ai appris la disparition du Titan, j'étais malheureusement persuadé qu'il était dedans." Brigitte Renaldi, ancienne journaliste d'Europe 1 qui a plongé vers les restes du Titanic en 1987, est quant à elle encore en train de réaliser que Paul-Henri Nargeolet n'est plus là. "J'ai passé quelques coups de fil à ses vieux copains. On est tous sous le choc, et beaucoup ne veulent pas s'exprimer", réagit-elle auprès du Parisien.
"Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts", a déploré dans un communiqué la société américaine OceanGate Expeditions, jeudi dernier après quatre jours de recherche qui ont captivé aux Etats-Unis et à l'étranger. "Le champ de débris" retrouvé par les robots de recherche près de l'épave mythique, par près de 4 000 mètres de fonds, "est compatible avec une implosion catastrophique" du submersible, a déclaré, de son côté, le contre-amiral John Mauger des garde-côtes américains, lors d'un point de presse à Boston, sur la côte nord-est des Etats-Unis. Il a évoqué une "perte catastrophique" de pression à l'origine de l'accident.
A peine le dénouement de cette tragédie connu, le Wall Street Journal a révélé jeudi soir que l'US Navy avait détecté dès dimanche, peu après la perte de contact avec l'appareil, un signal indiquant la probable implosion du submersible.
"Ces hommes étaient de véritables explorateurs qui partageaient un esprit d'aventure et une passion profonde pour l'exploration et la protection des océans de la planète", a salué OceanGate, disant "pleurer la perte de vies humaines".
Les garde-côtes américains, à la tête d'une équipe de recherche internationale, avaient annoncé à la mi-journée sur Twitter qu'un "champ de débris" avait été localisé par un robot sous-marin téléguidé dans la "zone de recherche près du Titanic", le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des Etats-Unis et du Canada.
Pour l'heure, les recherches se poursuivent, ce qui n'est pas sans coût, pour tenter de déterminer le plus précisément possible les circonstances de l'implosion du sous-marin Titan. Des millions d'euros engagés qui font grincer de nombreuses dents. Hélène Sy, la femme d'Omar Sy, ou encore Joalukas Noah, le plus jeune des enfants de Yannick Noah, se révoltent que des sommes aussi conséquentes ne soient pas mobilisées pour sauver les migrants qui périssent en mer.