C'est une scène difficile que le prince Harry raconte à la fin de son autobiographie, Spare (Le Suppléant, en VF) : ce jour d'avril 2021 où il a retrouvé son frère William après un an et demi de silence et de tension, pour essayer de s'expliquer. Réunis par leur père, le roi Charles, les deux frères ont alors une violente dispute, qui désole le cadet. Celui-ci est même sur le point de partir.
"Papa et Willy ne m'entendaient pas et moi, je ne les entendais pas non plus. Ils n'avaient jamais pu expliquer de façon satisfaisante leurs actes ni leur inaction, et ils ne le pourraient jamais, parce qu'il n'y avait pas d'explication. J'ai commencé à leur dire au revoir, bonne chance, prenez soin de vous, mais Willy fulminait", raconte-t-il. Avant d'expliquer que son frère a alors vidé son sac.
"Il s'est mis à crier que si les choses étaient aussi noires que je le prétendais, c'était de ma faute, car je n'aurais eu qu'à demander de l'aide. 'Tu n'es jamais venu nous voir ! Tu n'es jamais venu me voir !'", raconte le cadet, qui ne veut pas admettre qu'il aurait dû demander de l'aide alors que selon lui, sa "femme et [lui] étaient en danger".
Le prince William tente alors le tout pour le tout selon le récit de son frère : "Il m'a sauté dessus et m'a attrapé par le col, se rappelle-t-il. 'Écoute-moi, Harold'. Je me suis écarté en refusant de croiser son regard. Il m'a forcé à le fixer droit dans les yeux. 'Je t'aime, Harold ! Je veux que tu sois heureux'".
Alors que le prince Harry retourne la déclaration à son frère, qu'il trouve "extraordinairement têtu", l'aîné utilise alors leur expression fétiche, qui a une vraie signification pour tous les deux : "Harold, il faut que tu m'écoutes ! Je veux simplement que tu sois heureux, Harold. Je le jure... Je le jure sur la vie de Maman".
On s'était vraiment perdus
Une mention à Diana qui a "figé" les trois hommes, toujours aussi marqués par la disparition précoce de la princesse, morte à 36 ans dans un accident de voiture en 1997 à Paris. Mais qui n'a pas fonctionné aussi bien que le prince William l'aurait voulu : "Il avait employé le code secret, le mot de passe universel. Depuis qu'on était petits, ces cinq mots ne devaient être prononcés qu'en cas de crise majeure. Sur la vie de Maman. Ça m'a stoppé net, comme c'était censé le faire. Pas parce que Willy avait utilisé le code, mais simplement parce que ça n'avait pas marché".
Trop en colère, Harry n'a en effet "plus totalement confiance en lui. Et inversement", se souvient-il. "Il s'en est aussi rendu compte. Il a vu qu'on avait atteint un point de non-retour où la souffrance et le doute étaient tels que même ces mots sacrés ne pouvaient nous en libérer. On s'était vraiment perdus".
Malgré l'insistance de William, "pas encore prêt à s'avouer vaincu", ("Tout ce qui s'est produit me donne la nausée, j'en suis malade, et... et je te jure sur la vie de Maman que je veux simplement que tu sois heureux"), le fils cadet de Lady Diana n'a pas fait la paix avec sa famille, bien au contraire : depuis la parution des mémoires, les liens sont plus tendus que jamais et sa participation au couronnement toujours en suspens...