
De Louis XIV à la décapitation de la monarchie... Après avoir connu un véritable plébiscite en proposant Le Roi Soleil, Dove Attia et son complice Albert Cohen s'intéressent désormais à la Révolution française, qu'ils revisitent librement au travers d'une histoire d'amour impossible et tourmentée avec leur prochain spectacle : 1789 - Les Amants de la Bastille (débuts au Palais des Sports de Paris en septembre 2012). Devenu véritablement boulimique de l'écriture de spectacles musicaux au fil des succès, Dove Attia n'aura même pas attendu que les planches soient froides après Mozart, l'opéra rock, plus grand succès commercial du genre dont la captation 3D investira les salles obscures cet hiver, pour mettre en branle son nouveau grand projet, ourdi depuis un bon moment.
Liberté ! Le mot résonne en coda du premier extrait du spectacle, Ca ira mon amour, interprété par Rod Janois. Cette thématique, Dove et Albert l'ont déjà fréquentée, puisqu'elle tonnait déjà dans Les Dix Commandements, leur première association fructueuse dans le domaine des spectacles musicaux, et grondait également dans Autant en emporte le vent (2003, mise en scène de Gérard Presgurvic) et y déchaînait les passions sur fond de Guerre de Sécession.
1789, d'amour et de liberté... Deuxième !

Pas de raison en effet de changer une équipe qui gagne et a composé les efficaces Tatoue-moi, L'Assassymphonie, etc. C'est donc le quintette alchimique Dove Attia/Jean-Pierre Pilot/Olivier Schultheis/William Rousseau/Rodrigue Janois qui se reforme et quitte Salzbourg pour la Bastille.
Rodrigue Janois de l'ombre à la lumière
Membre du club qu'on repérait déjà dans Le Roi Soleil et contributeur notable à la bande originale de Mozart, Rod Janois a de nouveau apporté sa pierre à la partition de 1789, et se retrouve cette fois en première ligne : il est le premier membre de la troupe dévoilé et campera Camille Desmoulins, ami de Lazare et de Danton, jeune écrivain fougueux et romantique, plume de la révolution.

C'est lui qui interprète ce premier extrait pas mal ficelé en dépit d'un refrain un peu facile, Ça ira mon amour - où l'on décèle dès le titre les deux axes du projet, à savoir l'intrigue romantique et l'aspiration utopique. L'association d'un piano mélodieux en mode ballade et de percussions qui incluent des éléments de marche appropriés à la toile de fond ("Malgré tous les regards qui fusillent/Près de nous l'étendard qui vacille") est plutôt bien sentie, et servent avec justesse l'élégant texte co-écrit par Dove Attia et l'incontournable, lui aussi, Vincent Baguian. Le refrain, par comparaison, revêt une brutalité un peu décalée, avec ses paroles un peu simplistes, son pattern basique et, surtout, sa veine électro-pop gluante. Cette réserve mise à part, on saluera - ce n'est pas une surprise au vu des maestros à l'oeuvre - les efforts et effets d'arrangements, mêlant avec science instrumentation acoustique et électrique, intégrant des touches de modernité et privilégiant toujours la ligne mélodique.
A noter enfin, en attendant plus de révélations, qu'après le cinéaste Olivier Dahan pour Mozart, c'est Giuliano Peparini que les producteurs ont sollicité pour la mise en scène de 1789 - Les Amants de la Bastille. Formé à la School of American Ballet de New York, repéré et enrôlé par Roland Petit au Ballet National de Marseille dans les années 90, collaborateur de Franco Dragone et du Cirque du Soleil, le chorégraphe s'est dernièrement signalé en accompagnant Eric-Emmanuel Schmitt dans l'adaptation à l'écran d'Oscar et la Dame rose et en oeuvrant sur Au-delà des murs, spectacle musical de Catherine Lara.
A suivre sur le blog officiel et la fanpage Facebook du spectacle.