Deux ans après l'explosion survenue à l'arrière-scène du Palais des Sports pendant la résidence du spectacle 1789, Les Amants de la Bastille, à la suite d'une opération de maintenance ponctuelle, la société d'exploitation du Palais des Sports de Paris et la société de production de la comédie musicale, NTCA Productions, vont devoir affronter la justice, affirme l'AFP. Et pour cause, l'explosion avait notamment causé la mort du directeur technique Marcus Toledano.
Les deux sociétés, ainsi qu'un dirigeant de chacune, comparaîtront pour homicide et blessures involontaires dans le cadre du travail, a précisé une source judiciaire, confirmant une information donnée de source proche du dossier. La date du procès n'a toutefois pas été fixée. Il est reproché au Palais des Sports et aux producteurs d'avoir manqué aux règles de sécurité, notamment sur le stockage et l'isolation de produits dangereux, ainsi que sur la formation du personnel et les mesures d'inspection.
En effet, peu de temps avant une représentation, un ouvrier découpait des barres métalliques à la disqueuse dans le local où étaient entreposés les engins pyrotechniques. Alors que l'outil s'était désolidarisé, une première explosion avait eu lieu, puis une deuxième quand plusieurs personnes, dont Marcus Toledano, étaient venues porter secours à l'ouvrier. Le directeur technique avait succombé à ses blessures dans la nuit, après avoir été transporté à l'hôpital. Huit autres personnes avaient été atteintes, dont cinq gravement.
"Cette décision démontre avec raison que l'accident relève d'une défaillance organisationnelle et non d'une erreur individuelle d'un ouvrier. Il est donc logique que ce soient le Palais des sports et la société de production qui soient renvoyés devant le tribunal", a réagi le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), Stéphane Gicquel, qui se constituera partie civile au procès.
Pour l'heure, aucun commentaire des producteurs Dove Attia (aujourd'hui aux manettes de La Légende du roi Arthur) et Albert Cohen.
Thomas Montet