Adèle Haenel est connue pour ses prises de position fortes sur les sujets de société. L'actrice aux deux César - actrice pour Les Combattants et second rôle dans Suzanne - n'hésite pas à prendre la parole pour accuser le réalisateur Christophe Ruggia d'agressions sexuelles ou s'insurger contre la récompense du controversé Roman Polanski. Une femme engagée et libre, qui a fait son coming out sur scène de façon très émouvante, mais qui ne veut pas être un porte-drapeau. Cependant, elle le disait elle-même, cinéma et politique se mélangent. C'est ainsi qu'elle n'a pas hésité à soutenir un homme politique qui s'est présenté à l'élection présidentielle, le clivant Anasse Kazib de Révolution permanente. A l'heure où les parrainages sont clôturés ce 4 mars, il n'a toutefois pas obtenu le nombre nécessaire pour être un candidat officiel.
Lors du rassemblement, jeudi 3 mars 2022, en soutien à Anasse Kazib - convoqué par la police pour avoir organisé un rassemblement contre les menaces de l'extrême-droite à son encontre -, Adèle Haenel, qui n'a pas pu être présente, a souhaité apporter tout son soutien au cheminot candidat à la présidentielle et à Révolution Permanente via une lettre : "Il y a un an je ne me serais pas définie comme anti capitaliste. Mais grâce au travail des militants de Révolution permanente et d'Anasse, les idées ont vraiment fait leur chemin dans ma tête et dans mon coeur aussi. Maintenant ça me semble une évidence qu'aucune émancipation n'est possible dans le cadre du capitalisme et qu'il faut mettre en place un autre système. (...) Merci de nous rendre collectivement plus intelligent. Franchement, vous êtes l'espoir de ce monde."
Faute de parrainages, le cheminot et ancien membre des Grandes Gueules de RMC, Anasse Kazib, a dû mettre fin à sa campagne pour la présidentielle. Ex-membre du Nouveau parti anticapitaliste, cet aiguilleur du rail a dû se contenter à date de 144 signatures d'élus. Il est victime, selon lui, des "pressions" dont sa candidature "subversive" ferait l'objet et du peu de visibilité dans les médias. "Il vise désormais les législatives", précise Le Parisien et notamment la première circonscription de Seine-Saint-Denis, actuellement détenue par Éric Coquerel (LFI), l'un des fidèles de Mélenchon. Le syndiqué Sud Rail rejoint dans la déception Christiane Taubira ou encore François Asselineau.